Thursday, June 21, 2012

Ouest ivoirien : Le grand ratissage FRCI-ONUCI


Ouest ivoirien : Le grand ratissage FRCI-ONUCI tourne au fiasco. Le Commando beinguiste maintien ses positions

Combattant armé non identifié.
Combattant armé non identifié.
Le 21 juin 2012 par IVOIREBUSINESS – Le grand ratissage annoncé par le gouvernement Ouattara à l’Ouest ivoirien pour neutraliser les hommes du Commando beinguiste a tourné au fiasco, avec à la clé, de lourdes pertes
côté FRCI-ONUCI. Selon une source très crédible, des morts dont le nombre est soigneusement tenu secret, et une centaine des blessés sont à déplorer.
Le Commando Beinguiste, dans un communiqué dont IvoireBusiness a eu copie, a déclaré que le Vovodou était toujours au niveau 5 et que ses hommes maintenaient toujours leurs positions à l’Ouest notamment dans les villes de Para, Meka, Taï, Grabo.
La volonté hégémonique du régime Ouattara sur l’Ouest est donc un cinglant échec. La vraie source d’insécurité à l’Ouest sont les mercenaires burkinabé non payés à ce jour par le régime Ouattara, les hommes du chef rebelle Amadé Ouremi, les coupeurs de route, et les Dozos qui s’emprennent aux populations civiles et à leurs biens. Le Commando beinguiste dans son communiqué, a déclaré s’en prendre exclusivement aux FRCI et à ces bandes armées sanguinaires, dans le but d’opérer une offensive éclair sur Abidjan afin de faire tomber le régime.
Selon l’agence de presse XINHUA, six assaillants présumés dont deux Libériens et quatre Ivoiriens ont été arrêtés au cours d’un ratissage de l’armée dans la zone frontalière ouest du pays, a annoncé mardi soir la télévision ivoirienne.
« Les six individus seront mis à la disposition de la gendarmerie pour nécessité d’enquête, et cela permettra à la justice de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Para (ouest) », a indiqué le colonel Moussa Chérif, un officier des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).
Le ratissage dans la zone frontalière ouest est une action conjointe des forces de sécurité ivoiriennes, des forces libériennes appuyées par les Casques Bleus de l’ONU.
Le Commando Beinguiste informe qu’aucun de ses hommes n’a été pris ou arrêté par cette offensive gouvernementale FRCI des hommes du Commandant Losseni, soutenus par l’ONUCI.
Selon une source, l’hôpital de Daloa aurait reçu 89 blessés graves FRCI avant-hier à la suite de la tentative de ratissage de l’Ouest.
Nous y reviendrons.
Serge Touré

Tuesday, June 19, 2012

L'ONU et les FRCI traquent les resistants We
















L'armee Officielle de la Cote D'Ivoire

Photo






Les We qui fuient leurs terres ancestrales face aux tueries des dozos et miliciens Burkinabes














ON EXPROPRIE LES POPULATIONS DE L'OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE DANS L’INDIFFÉRENCE TOTALE.



« Il n’est pas possible de se taire », a dit Roger Garaudy. Nous empruntons cette phrase du célèbre philosophe marxiste pour traduire le devoir de mémoire sur l’occupation des terres de l’ouest Wê. Oublions la crise politique. Oublions la question du prétendu bradage volontaire des terres par les autochtones paresseux, adeptes de gains faciles, cliché collé à tort ou souventes fois à raison aux populations de l’Ouest Wê. Essayons  de prouver ici, sans faux fuyant, que l’occupation des terres de l’ouest Wê, à l’allure d’expropriation systématique à la faveur de la guerre postélectorale, a une histoire. Selon notre humble constat, cette occupation a été progressivement planifiée, subtilement exécutée jusqu’à la surprise impuissante et générale des autochtones.

Sans aucune prétention d’une relation historique exhaustive de cette colonisation, il nous importe, en tant qu’observateur critique, de relever  certaines causes du drame foncier de ce peuple.

C’est à partir des années 1980 que l’évolution des rapports autochtone-allogène s’est progressivement dégradée. Mais qu’en est-il de l’antériorité de ceux-ci ? La région de l’ouest en effet, comme toutes les autres de notre pays, a accueilli des allogènes de la sous-région africaine. L’ouest en particulier a toujours été une région plus ouverte du fait de sa culture qui fait de l’étranger un « envoyé de Dieu ». Au cours de nombreuses années, le brassage des peuples a été  tel que la cohabitation ne souffrait d’aucune anomalie. Les allogènes respectaient les us et coutumes du tuteur. Ils faisaient leurs champs de maïs avec de l’élevage dont ils avaient le secret. Ce climat de paix va être détérioré par l’afflux non seulement d’autres allogènes mais aussi et surtout de compatriotes du centre et du nord de la Côte d’Ivoire.

Au nom de « la démocratie interne » du Pdci 

A la fin des années 1970 à 1980, on peut le dire, le Pdci, parti unique d’alors, va s’obliger à ce qu’il a appelé « la démocratie interne ». Certainement des signes précurseurs du discours de la Baule et des effets du vent de l’Est de la démocratisation et du multipartisme. En effet aux nominations des hommes politiques vont se substituer des compétitions entre candidats du même parti et ce, dans toutes les régions. Ainsi des leaders politiques Wê, pour la  plupart rejetés par la population qui aspirait au changement, vont entreprendre l’ouverture de la région à certaines populations du V baoulé et militants inconditionnels du Pdci. Leur installation se fait dans des forets parfois classées, voire sur des terres que ces barons se sont abusivement attribuées. Et ce, pour constituer un bétail électoral,  au mépris ou par ignorance des risques à moyen et long terme d’inévitables conflits fonciers du fait de l’exploitation à grande échelle, entre les autochtones et les nouveaux venus.

A la faveur de la construction  du barrage de Kossou à Yamoussoukro, décidée par le Président Houphouët, cette population militante est aisément arrachée à l’espace que va occuper cet ouvrage. C’est un déguerpissement massif des populations baoulé, d’allogènes burkinabé et malien qu’ont provoqué les travaux de ce barrage. Alors ces déplacés trouvent un accueil auprès des leaders  politiques de l’ouest Wê pour un intérêt politique immédiat pour les uns et économique pour les autres. 

L’installation abusive des allogènes et allochtones

Ces populations allogènes et allochtones sont donc installées soit dans des forêts classées avec l’onction des barons, soit sur de grandes superficies accaparées par ces politiques parfois au détriment des propriétaires coutumiers. Il a été donné de voir par exemple des villages V1 V3 V4…. Qui ont été créés dont les densités dépassent celles des populations d’origine. Le village cosmopolite de Dibobli à Duékoué illustre bien cette situation. Sans compter la multiplication des résidents  de beaucoup de villages d’accueil par dix ou par vingt. Ainsi par petites colonies financées d’avance, des villages satellites sont nés, absorbant littéralement les autochtones. Pis, pour légitimer l’installation abusive de ces populations par les hommes politiques d’alors, un slogan politique a été inspiré par le Président Houphouët selon lequel « la terre appartenait à celui qui la mettait en valeur». Un slogan pour préparer les envahisseurs à l’exploitation. Ce, sans se soucier des propriétaires des terres déclarées ainsi sans maître et, bien entendu, pour voire étouffer quelques velléités de contestations possibles.

Rappelons également que toutes les autorités administratives militaires et paramilitaires affectées à dessein à la tête des circonscriptions et départements Wê (Préfet, Sous- préfet, Commandant de Brigade, Commissaires de police…) étaient toutes acquises  au respect et à l’application de ce slogan politique. Un slogan ayant force de loi pour le bien-être et pour la protection des allochtones baoulé d’abord et dont profiteront ensuite tous les autres allogènes ou étrangers. Les populations allogènes, témoins de quelques différends fonciers entre autochtones et allochtones n’ont pas cherché longtemps pour réaliser la perméabilité et la permissivité du peuple Wê dont on peut aisément abuser. Car la résolution dubitative de ces conflits par les autorités manifestement aux dépens des autochtones (certainement en application du fameux slogan loi) ne pouvait avoir comme conséquence que cette déconsidération. Exemple le conflit foncier Baoulé et Guéré à Fengolo à Duékoué en 1995. 

La terre et le cacao

La deuxième série de raisons du déferlement des populations étrangères dans l’ouest forestier réside également dans deux situations : l’absence des terres d’une part et d’autre part dans le vieillissement des plantations de l’ancienne boucle du cacao ivoirien (Régions de Dimbokro, Bongouanou, Agnibilékrou et Abengourou). La dépréciation de la qualité du cacao de cette partie du pays a en effet provoqué la recherche des terres neuves qu’offre l’ouest Wê. Les chocolatiers ont organisé, à travers des intermédiaires ou des groupes financiers, les Burkinabè jugés « grands travailleurs », en souvenir des premières plantations industrielles du pays. Ces allogènes, en majorité Burkinabè, envahissent donc toutes les régions avec de grands moyens en vue de la production du meilleur cacao sur les terres de ces « fêtards et paresseux » de l’Ouest en général et  Wê en particulier. Les premiers allogènes, les chefs de familles en tête, s’intégraient facilement. Mais les nouveaux bailleurs et chefs d’exploitation mettent en avant des manœuvres analphabètes, qui le plus souvent, ont un réel problème de communication avec les propriétaires coutumiers. Notons par ailleurs que les conflits fonciers du sud-ouest ivoirien (Tabou, Grabo et autre) ont fait migrer certains allogènes dans le désormais « no man’s land » Wê livré à la prédation généralisée des terres et des populations.       

Tous ces mouvements migratoires et anarchiques vers l’ouest se sont déroulés par vagues et par périodes, en de différents endroits. Ce, au point que toute la population dans toute sa diversité, ne s’est rendu compte du drame que lorsque la cote d’alerte fut dangereusement atteinte dès les années 1990-1995. Pis cette situation déplorable pour le peuple Wê est généralement favorisée par la culture du terroir. En effet l’organisation politique et sociale Wê n’a pas prévu de notion de chefferies de terres au pouvoir véritable sur la population. Ceci ajouté au culte de tout étranger propre aux peuples krou comme les Wê. Ces deux éléments non moins négligeables ont aidé à la vulnérabilité de ce peuple quant à la pénétration des populations étrangères préparées et financées. Des foules qui n’ont pas eu de peine à s’accaparer progressivement tout le patrimoine foncier Wê.

Rôle des pouvoirs politiques et financiers

Qu’ont fait les cadres et les structures de développement de la région pour enrayer le mal ? En effet la sonnette d’alarme a été tirée, à leur façon par des associations de cadres et travailleurs de villages ou de département. Mais que peut réussir une association de travailleurs qui peine à assurer son fonctionnement régulier, réduite aux membres dispersés sur le territoire national face à une gigantesque opération constante  suscitée sur le terrain par des pouvoirs politiques et groupes de pression financiers ? Surtout avec une Administration corruptible ; parfois dépassée par l’ampleur de la crise ou même mise dans le contexte ? Quel rapport fiable peut-on en effet attendre, d’une autorité administrative qui, dès sa prise de fonction, reçoit sa part du gâteau ? Une libéralité d’une grande plantation d’hévéa clé en main par exemple. 

Cette razzia dans l’occupation des terres par de nouveaux exploitants va impacter profondément les relations entre les autochtones et les premiers allogènes avec qui ils entretenaient pendant longtemps de bonnes relations. Selon un cadre de la région, « Dans les années 1965-70-75 en effet, pour ceux de notre génération, l’intégration des allogènes fut telle qu’ils acceptaient d’habiter avec leurs tuteurs qui , à leur tour, le leur rendaient bien en baptisant par exemple les nouveaux nés allogènes de nom Wê ».

 Mieux, ces premiers allogènes, dans les rapports de confiance réciproques avec les populations d’accueil, prenaient une part active aux constructions d’infrastructures sociales (écoles, centre de santé villageois…) voire aux activités socio culturelles comme les funérailles. En tout, une réelle symbiose qui ne présageait en rien d’un retournement de comportement à 180 degrés pour déboucher aujourd’hui sur une guerre par l’intrusion de nouveaux venus parmi lesquels des compatriotes ivoiriens.

Mise en place culturelle du bassin d’immigration

A partir des années 1980, les nouveaux  seigneurs allogènes et allochtones, plus organisés et plus nantis pour la mission d’occupation des terres, corrompent leurs frères ou partenaires trouvés sur place par leurs nouvelles méthodes. Dorénavant, en lieu et place du métayage, les anciens allogènes exigent des terres pour des cultures pérennes. Tous finissent par se liguer contre les autochtones hospitaliers. Pire, ces anciens qui connaissaient mieux la culture Wê deviennent des indics les plus zélés dans la recherche des meilleurs moyens de mettre en œuvre  le massacre de leurs anciens tuteurs.

Contrairement aux premières volontés d’intégration des premiers allogènes, les allochtones imités par tous les autres se replient sur eux, avec création de villages aux dénominations « kro ou dougou » au détriment de la culture d’accueil qui donne les « bly, golo, zon… » comme dénominations. Voilà un des tableaux alarmants non exhaustifs d’un peuple à cause de son patrimoine. Un peuple qui a commis le crime d’être sur des terres riches et fertiles sans certainement compter un sous-sol prometteur selon des études. Un peuple à la merci d’organisations de certains compatriotes ivoiriens et d’étrangers, victime de tirs groupés sans défense dont les velléités  sporadiques, disparates de résistance  ou de revendication sont combattues sur plusieurs plans: Au plan données démographiques certaines contrées donnent aujourd’hui 25 allogènes pour 02 autochtones ;  parfois 28 villages satellites d’allogènes pour un village d’accueil.

Au plan administratif, l’Administration conditionnée par la situation et mise dans le contexte, ne peut qu’observer impuissante cette réalité explosive. Militairement, tous les allogènes et allochtones se sont tous dotés d’armes, même de guerre, au vu et au su des autorités (si certaines n’en assurent pas la dotation) pour parer à toute éventualité. Sur le plan matériel et financier, que peut réaliser une population rurale à la machette contre des exploitations cautionnées et financées avec de grands moyens matériels pour défricher  en un coup des hectares de forêts ? Avec en outre la construction  des infrastructures sociales (écoles, centres de santé…) en plein cœur des forets au profit de la population étrangère.

Résultats: des agglomérations, heureusement de fortune pour certaines, plus étendues que les villages autochtones, sont élevées. Des allogènes et allochtones regardant désormais le peuple d’accueil submergé de haut, vivant en autarcie, n’attendaient qu’une occasion pour parachever l’expropriation définitive des propriétaires coutumiers de leurs terres. De graves difficultés de cohabitation se posent. Du fagot de bois de chauffe nait un conflit entre autochtone et allogène ; interdiction est faite aux jeunes autochtones d’une simple pêche ordinaire dans les eaux aux environs des plantations d’allogènes et d’allochtones ivoiriens. Comme une espèce de conspiration les mêmes règles et méthodes s’appliquent de Kouibli à Toulepleu, de Duekoué à Tai comme d’ailleurs à Gagnoa, Tabou, Divo….

Rôle de l’ex-rébellion dans l’implantation des allogènes et allochtones

La guerre née de la crise politique a servi  dès lors d’aubaine. La connaissance du terrain ? En dépit d’une résistance des Wê, puisée dans  les tripes, la rébellion,  s’appuyant en effet sur ces alliés naturels, les allogènes de la sous région dont les burkinabés, a eu la tâche facile.  D’où l’ampleur des massacres frisant un génocide du peuple, prétextant de son soutien politique réel ou supposé au Président Gbagbo. Ainsi en plus  de leur nombre croissant, des lobbys financiers, les allogènes et allochtones désormais armés pour la circonstance, n’ont plus qu’à parachever la spoliation totale des Wê. Et cela, soit en élargissant les espaces déjà exploités, soit en récupérant tout simplement les terres des autochtones massacrés ou exilés. Plus grave, des forêts classées sont littéralement investies par des seigneurs de guerre comme butin suivi de massacre des populations et villages autochtones environnants.

L’occupation et l’exploitation du patrimoine du Mont Péko de 300 hectares entre Duekoué et Bangolo par des combattants pour la plupart burkinabé en est une parfaite illustration. La crise politique s’est ainsi superposée au conflit foncier contre le peuple Wê. D’où la perpétuation des crimes contre les autochtones favorisée par la victoire militaire de la rébellion dans ce pays ces temps-ci. Aujourd’hui encore les traques et expropriations illégales continuent. Les Wê ou Guéré rimant désormais comme objet de génocide en campagne mais aussi miliciens pro Gbagbo à traquer dans les villes. Rappelons que la loi sur le foncier rural votée à l’unanimité des Députés n’aura connu aucun début d’exécution réelle sur le terrain à cause des pressions politiques voire diplomatiques contre cette loi.

Or cette loi a  le mérite de régler un pan de la souveraineté de ce pays, c’est-à-dire la question de la terre. Ce texte restera sans application effective, restée en suspens dans les crises politico militaires que continue de connaitre la Côte d’Ivoire. Une situation qui n’arrange que les bandes armées et leur mentor, les allogènes et allochtones qui ne demandent pas mieux pour la pérennisation de leurs acquis. 

Devoir de mémoire, ainsi se dessine notre regard, une contribution quoique anecdotique à l’intelligibilité de l’odyssée de ce peuple. Un tableau dramatique pour lequel des solutions politiques courageuses doivent être attendues de la part du pouvoir si on peut  considérer que ce peuple a aussi le droit  de vivre sur sa terre acquise et non conquise ; qu’il fait partie intégrante de cette patrie et doit avoir droit à la protection comme tous les autres citoyens. Lui refuser cette dignité sera de lui ouvrir la possibilité de réaliser son autonomie, par tous les moyens tôt ou tard comme les exemples foisonnent de par le monde.  

Aux cadres, fils et filles Wê, une réelle prise de conscience de la tragédie de leur peuple ne doit fléchir pour sa survie y compris la leur. Il est temps de se départir du sentiment pervers de culpabilité selon lequel seuls la paresse et le gain facile ont poussé tout ce peuple à sa propre destruction en bradant son patrimoine naturel aux étrangers et s’y résigner. C’est une explication simpliste qui ne tient absolument pas toute la route au crible d’une réflexion approfondie de cette question. L’analyse ne les dédouane cependant pas de la bêtise de leur culture et de la légèreté de leur organisation socio politique à repenser. Mais que valent les contrats de vente de terre par des jeunes de 20 ans des plantations qui les ont vu naître sans que ces acheteurs véreux ne prennent même la petite précaution de se présenter au chef du village ? Que dire d’une cession de terre d’un hectare défriché contre toute attente à cinq à la surprise du propriétaire coutumier ? Que valent des contrats de ventes arrachés avec la kalache sur la tempe ? Que valent des contrats de vente avec quelqu’un d’autre que le propriétaire coutumier, si ce n’est du brigandage ?

La détermination du peuple Wê

Toute la Nation ivoirienne est interpellée au fond de sa conscience sur le fait que d’une part les fameuses ventes des terres par les autochtones eux-mêmes sont nulles devant la loi  et que d’autre part les « vraies » ventes qui se sont passées réellement, quoique condamnables, restent en réalité résiduelles pour expliquer l’ampleur de cette grossière arnaque. C’est en réalité un piège grossier tendu à un peuple pour le spolier de sa terre. Ce,  par des populations à culture de chefferies de terre aux pouvoirs réels et sacrés. Quelle méchanceté ! Quelle hypocrisie !

Le peuple Wê dans son ensemble doit garder à l’esprit la réalité suivante. La vie d’un peuple doit être comparée à l’évolution d’un individu. Ce chemin n’est jamais linéaire et comporte des péripéties qui forgent le destin pourvu que des leçons véritables soient absolument tirées. Cette tragédie aujourd’hui banalisée du fait de sa récurrence, faite de tueries, de persécutions voire de génocide, quelles qu’en soient les causes (politiques ou et foncières) doit pouvoir donner au peuple du ressort, de nouveaux étalons de valeurs sociales ou sociétales au risque de disparaitre. Si la terre est convoitée à mort, au prix de tueries voire de génocide du peuple propriétaire, c’est qu’elle a de la valeur. Le peuple doit intégrer cette autre dimension dans sa gestion sociopolitique. C’est un rendez-vous avec l’histoire que ce peuple doit honorer. 

A la lumière de la protestation du Comité de sauvegarde du patrimoine foncier wê, de l’indignation du Front populaire ivoirien (Fpi) et des voix qui s’élèvent ici et là pour condamner le drame du peuple Wê, nous comprenons mieux le célèbre philosophe marxiste Roger Garaudy quand il dit « il n’est vraiment plus possible de se taire ». Comment se taire devant ces horreurs et cette prédation contre un peuple pacifique qu’on veut faire disparaître pour le sol que lui a octroyé le Créateur de l’univers,  à cause de son engagement politique derrière un leader en qui il se reconnait ? Comment, sous les yeux de tous, de la communauté nationale et internationale, peut-on laisser disparaître un peuple qu’on spolie de ses terres ? Il n’est plus possible de se taire. Bien plus, il est absolument urgent d’agir ici et maintenant pour arrêter cette vaine tentative d’extermination du peuple Wê. Car comme une digue de sable ne peut longtemps empêcher un fleuve qui coule vers son horizon, le peuple Wê, en dépit de sa fragilité apparente, est déterminé à rebondir pour  triompher des écueils. 

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

Ouest ivoirien: pour les rescapés des attaques, le malheur vient du Liberia



Publié le mardi 19 juin 2012   |  AFP


SAHO (Côte d`Ivoire - "Ils viennent, frappent et repartent", raconte Madou, un rescapé des récentes attaques meurtrières dans le sud-ouest de la Côte d`Ivoire. Les auteurs des violences restent sans visage, mais les habitants désignent des hommes armés venus du Liberia voisin.

Le pouvoir accuse des miliciens ivoiriens et mercenaires libériens basés de l`autre côté de la frontière et fidèles à l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, après les attaques dans cette région éprouvée depuis des années par des conflits ethniques liés au cacao - dont le pays est premier producteur mondial - et les suites des guerres civiles libériennes (1989-2003).

Saho, petit village perdu au milieu d`une forêt luxuriante, fut l`une des localités meurtries par une incursion sanglante le 8 juin, qui a fait 18 morts, dont sept Casques bleus nigériens.

Les assaillants "n`ont pas de visage, ne parlent jamais de leur mobile, mais volent, pillent et tuent", dit à l`AFP Madou, la gorge nouée, au milieu des débris de sa boutique partie en cendres.

"Ils sont venus et sont repartis par cette piste", précise ce petit commerçant et planteur de cacao. Il montre du doigt un chemin de terre qui serpente dans la forêt et mène au fleuve Cavally, frontière naturelle avec le Liberia. Et d`ajouter: "ils parlent anglais et français!"

A quelques encablures de Saho, le pick-up qu`occupaient les Casques bleus
tués est immobilisé sur une route boueuse. C`est là, entre une plantation et
d`épaisses broussailles, que les soldats de la force onusienne Onuci furent
pris en embuscade. Le véhicule est calciné par endroits et criblé de balles.

Projet de "rébellion"

Pour le commandant Losséni Fofana, chef des Forces républicaines (FRCI,
armée ivoirienne) dans la région, pas de doute sur l`identité des meurtriers:
"j`accuse les mercenaires libériens d`être les auteurs" des violences, dit-il.

"Nous avons arrêté des combattants sur le terrain, qui constituent des
preuves palpables", assure celui que tout le monde appelle "Loss".

Maire-adjoint de la ville de Taï, qui accueille environ 5.000 des quelque
12.000 déplacés ayant fui les attaques, Téré Tehe confirme. "Les mercenaires
ont juré +no Gbagbo, no Côte d`Ivoire!+ Ils sont dans cette logique de
déstabilisation du pays", avance-t-il.

Il explique s`être rendu plusieurs fois au Liberia pour en finir avec ces
opérations sanglantes, qui perdurent depuis la fin de la crise postélectorale
ivoirienne (décembre 2010-avril 2011) aux quelque 3.000 morts.
Mais "les mercenaires libériens disent qu`ils ne sont pas prêts à composer
avec le pouvoir en place" du président Alassane Ouattara, s`inquiète-t-il.

Pour lui, "ces attaques visent à installer une rébellion et déstabiliser
toute la région", et les assaillants ont un atout majeur: "leur maîtrise du
terrain", spécialement de l`immense forêt dense qui entoure la zone.

D`autres sont plus circonspects, et l`Onuci elle-même n`a pas encore révélé
ses conclusions. "Les assaillants viennent de la brousse du côté de la
frontière libérienne", mais "on ne sait pas qui attaque", tranche Salif,
commerçant à Saho, qui dit n`avoir jamais vu d`agresseur arrêté.

Ils partent incognito "avec leurs blessés comme font les Indiens dans les
westerns", souligne un élément FRCI.

L`armée a déployé plusieurs centaines d`hommes en renfort, mais la région
reste un cauchemar pour ceux qui ont charge de la défendre. Les routes sont
dans un état désastreux (trois heures pour parcourir 50 km à moto), aggravé
par la saison des pluies, et la forêt si profonde que l`obscurité y règne
parfois en plein jour.

Le commandant "Loss", lui, souhaite que ses hommes aient un droit de
poursuite des "mercenaires" en territoire libérien. "Nous attendons que les
politiques décident".


Ce qui s’est passé à Sioblo-Oula

Sioblo Oula, village de l’ouest ivoirien situé à 30 km de Taï, qui a essuyé des attaques de miliciens venus du Libéria, présentait samedi un visage sinistre alors que la cinquantaine de personnes restées sur place, vivent dans une psychose totale, craignant le retour des assaillants, après cinq jours d’accalmie.

Rues presque désertes, ambiance de cimetière, bêlements de quelques moutons errants. Sioblo Oula, qui compte près de 450 âmes, présentait un visage triste, cinq (05) jours après les attaques de mercenaires venus du Libéria. Fuyant cet assaut qui a coûté la vie à 4 d’entre eux, les populations, pour la grande majorité, se sont exilées dans des villages environnants, surtout à Taï, ville qui a accueilli, en moins de 3 jours, près de 6000 déplacés. Les chuchotements et les discussions de quelques villageois oisifs tassés sous des paillotes et devant des kiosques indiquent que le village meurtri de Sioblo Oula est encore sous le choc. Les villageois, affamés, inquiets, visages mornes, dans des vêtements sales, disent avoir tout perdu quand cases et maisons ont été pillées et saccagées. « Presque tout le monde a fuit lorsqu’on a été attaqués à 00 h 03 GMT (dans la nuit du 11 au 12 juin, ndlr). Certains sont allés se réfugier dans la forêt et d’autres à Sakré et Taï », raconte un habitant, encore sous le choc, témoin des évènements. « On a couru pendant des kilomètres sans se retourner. J’entendais des cris autour de moi. Je voulais seulement avancer, fuir, tellement que je croyais vivre un cauchemar. Ils sont venus nombreux, par Zriglo, et ils ont encerclé le village. On courait dans tous les sens, sans se soucier des enfants ni des femmes. C’était la panique générale », raconte un homme, la trentaine révolue, exhibant une blessure qui a failli lui coûter l’œil droit.

Aucun assaillant tué dans le village
Aucun assaillant n’a été tué lors des affrontements entre les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les assaillants, selon un habitant de Sioblo, qui a pris part au combat. L’homme explique que les renforts (FRCI) sont arrivés de Zriglo vers 3H00 (GMT) du matin. Et, l’assaut a été donné vers 11h00 (GMT) du matin aux abords du fleuve Cavally, à 2 km du village. « On était près de 40. Je m’étais joint au groupe avec mon fusil. On a donc suivi les traces des assaillants jusqu’au fleuve et au moment où on s’apprêtait à donner l’assaut, d’autres assaillants cachés dans la forêt ont surgi de derrière. Ils ont ouvert le feu et c’était un peu la panique, car on subissait des tirs de deux côtés », a-t-il dit. Pris entre les feux nourris des assaillants, plusieurs FRCI ont battu en retraite alors que les agresseurs ont réussi à s’échapper dans des barques et radeaux en direction du Libéria. Un FRCI a été tué dans les combats, tandis que 2 autres ont été blessés. Des femmes et enfants préfèrent encore se terrer dans les villages environnants, notamment Taï et Sakré. Et ceux qui sont restés disent craindre le retour des assaillants, alors qu’une dizaine de FRCI et de dozos (chasseurs) assurent la sécurité de ce qu’il en reste.

Source : 
Alerte Info

Monday, June 18, 2012

La chasse au commando forestier...







Paysage a l'Ouest de la Cote D'Ivoire








Ouest de la Cote D'Ivoire, toujours rien de special











Une nouvelle attaque dans l`Ouest ivoirien fait deux morts (habitant)

Frontière
ABIDJAN - 
Publié le lundi 18 juin 2012   |  AFP
Une attaque dans un village de l`ouest de la Côte d`Ivoire a fait deux morts et trois blessés, quelques jours après des assauts meurtriers plus au sud de cette zone frontalière du Liberia, a déclaré lundi à l`AFP un habitant.
"Une attaque dans la nuit de dimanche à lundi à Diehieba", un village de la région de Duékoué, ville-carrefour de l`Ouest ivoirien, "a fait deux morts et trois blessés, dont une handicapée", a indiqué cet habitant. Ce bilan a été confirmé à l`AFP par un journaliste local.
Ces assaillants non-identifiés "sont arrivés dans la soirée et se sont dirigés vers un bar et ont tiré des rafales", a raconté le villageois.
"Malgré la présence des forces de l`ordre qui se sont déployées fortement, les habitants fuient le village, certains vers les forêts" et d`autres vers les villes les plus proches, a-t-il ajouté.
La région de Taï, à une centaine de km au sud de Duékoué, a été en proie depuis ces dix derniers jours à une série d`attaques meurtrières, qui ont fait quelque 12.000 déplacés selon l`ONU et ont été attribuées par le pouvoir à des éléments armés basés au Liberia et fidèles à l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Une attaque le 8 juin avait fait 18 morts, dont sept Casques bleus nigériens.
L`armée ivoirienne a depuis lors affirmé avoir déployé plusieurs centaines d`hommes dans la zone, et reçu un soutien accru de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci).

A l'ouest toujours rien de special

Règlement

Le grand ratissage a commencé à l’Ouest



Par RFI
Il y a dix jours, des attaques transfrontalières dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire avaient fait au moins dix-huit morts, et provoqué la fuite de plus de 12 000 personnes vers les villes de Taï et Para (selon le dernier chiffre du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA). Le déploiement de l’armée ivoirienne a été renforcé depuis ces attaques. Lors des patrouilles, on assiste parfois à des échanges de tirs avec des miliciens se trouvant de l’autre coté de la frontière, en territoire libérien.
« Là où nous allons, la route est très, très impraticable. » Les pick-up de l’armée ivoirienne s’embourbent sur des voies de campagne inondées par les pluies. Le commandant Losseni Fofana est chargé de la sécurisation de la zone ouest de la Côte d’Ivoire. Il veut s’enfoncer dans la forêt, lui et ses hommes doivent donc continuer à pied.
« A cause de l’état de la route, nous n’avons pas été prompts à répondre à l’attaque des mercenaires sur le campement de Saho, relate-t-il. Il faudrait que ce soit fait, pour que nos unités sur le terrain soient opérationnelles. »
De l’autre côté du fleuve
Les mercenaires se cachent au Liberia, à quelques dizaines de mètres de la Côte d’Ivoire (de l’autre côté du fleuve Cavally). La patrouille atteint la rive. En face, un campement. Les hommes du commandant Losseni cherchent à parler aux habitants.
La tentative est infructueuse, explique le commandant. « Nous avons demandé à échanger avec ces gens mais ils ont refusé de sortir et nous avons vu qu’il y avait des personnes armées. Ce qui veut dire qu’il existe bel et bien des gens en arme, des groupes armés, de l’autre côté du fleuve Cavally. »
Opération conjointe
Les soldats tirent un premier mortier. Des cris de guerre retentissent alors de l’autre côté, comme un ralliement. Suivent des échanges nourris entre les deux rives.
Pour le commandant Losseni, c’est la preuve que des efforts restent à faire. « Nous demandons que l’autre côté fasse un effort pour qu’il ait une opération conjointe entre la Côte d’Ivoire et le Liberia, pour que cela puisse être éradiqué une bonne fois pour toutes. »

Thursday, June 14, 2012

US expands ‘shadow war’ in Africa with spy planes, report says


A wounded man stands at the scene of an explosion in Somalia. (AP/File)
The U.S. military is expanding its intelligence-gathering operations across Africa, the Washington Post reports, mainly using small, unarmed planes "equipped with hidden sensors that can record full-motion video, track infrared heat patterns, and vacuum up radio and cellphone signals"—part of a "shadow war" against al-Qaida and other militants.
Approximately a dozen secret U.S. air bases have been established there in the last five years, according to the paper, which "pieced together descriptions of the surveillance network by examining references to it in unclassified military reports, U.S. government contracting documents and diplomatic cables released by WikiLeaks, the anti-secrecy group."
One of them is in "Ouagadougou (WAH-gah-DOO-goo), the flat, sunbaked capital of Burkina Faso." But the planes often "refuel on isolated airstrips favored by African bush pilots, extending their effective flight range by thousands of miles."
The spy program is overseen by U.S. Special Operations but relies on help from private military contractors and African troops, the Post said. And while it's not technically part of the White House's controversial drone program—which killed Abu Yahya al-Libi, al-Qaida's No. 2, in a drone strike in Pakistan earlier this month—the U.S. military does use a few unmanned spy planes there, too.
"We don't have remotely piloted aircraft in many places other than East Africa, but we could," a senior U.S. military official told the paper. "If there was a need to do so and those assets were available, I'm certain we could get the access and the overflight [permission] that is necessary to do that."
Most, though, "take off the old-fashioned way—with pilots in the cockpit." Why not drones? Conventional aircraft "are cheaper to operate and far less likely to draw attention because they are so similar to the planes used throughout Africa."

Wednesday, June 13, 2012

LES SOLDATS DE OUATTARA COMBATTENT A l’OUEST DE LA COTE D'IVOIRE EN UNIFORMES DES SOLDATS DES NATIONS UNIES

casque bleu.jpg

Vous vous souvenez sans doute de cette vidéo de décembre 2010 dans laquelle des rebelles étaient habillés en soldats des nations unies.

Vous vous souvenez sans doute de cette vidéo de décembre 2010 dans laquelle des rebelles étaient habillés en soldats des nations unies. Eh bien nous venons de recevoir d'une source proches de L'ONU en Côte d'Ivoire l'Information selon laquelle, ayant peur d'avoir affaire à une véritable rébellion à l'Ouest de la Côte d'Ivoire , les soldats FRCI ( Force Rebelle de Côte d'Ivoire ) de Ouattara avec la complicité de certains fonctionnaires des nations unies recevraient des uniformes de soldats des nations unies avant d'aller au front. Ceci en violation complète des traités et lois régissant les rapports entre États et les nations unies.

Cette source qui est un haut fonctionnaire des nations unies et qui n'approuve pas ces méthodes nous a ainsi dit que les hommes de Koné zacharia partis de Vavoua à Bord de 12 KIA avaient tous reçu des uniformes des nations unies. Cette source s'inquiétait du fait que ces soldats qui sont connus pour leur brutalité vis à vis des populations civiles puissent commettre des exactions et que celles ci soient attribuées aux soldats des nations unies . Les pauvres populations sont donc livrées entre les mains de leurs bourreaux, qui en plus s'habillent en Agneaux. Alors une question mérite d'être posée : Les 7 casques bleu morts n'étaient-ils pas en réalité des soldats FRCI ?
09:07

Le Commandant Coulibaly-FRCI de Sacré terrassé par une Combattante a peine 20 ans du Commando « Forestier »

Le Commandant Coulibaly-FRCI de Sacré terrassé par une Combattante a peine 20 ans du Commando « Forestier » 
L´Assaut Onuci-FRCI comme annoncé, tourne au schéma (Commando- invisible d´Abobo) 
Contre le nouveau commando « Forestier », semblerait il, d’âpres les propres aveux des FRCI que ses combattants se confondraient á la nature comme un jeu d’enfant. C’est en s’essayant á cette pratique que le Commandant Coulibaly Frci de Sacré aurait été foudroyé par cette Jeune combattante mystique de teint Clair d´ après les témoignages de ses propres éléments l´ayant abandonné. D´après eux, elle arrivait à se présenter en 8 personnes á la fois devant eux. 
Pour dire qu´il y a des choses qui se passent actuellement dans cette forêt de l´Ouest comparable à celle du Vietnam. 
Depuis le Lundi 11 Juin 2012. Les soldats onusiens et l’armée ivoirienne ont surpris mardi nuit les Combattants Forestiers qui venaient d’attaquer la position avancée des FRCI de Sioblohoula à 36 km de Taï, faisant des morts, des blessés parmi les éléments FRCI en position avancée. 
Les combats font rage et les Combattants Forestiers ont réussi à faire tomber la Coalition – ONUCI –FRCI dans leur piège qui consistait : faire venir l´ennemi vers le long de la rive du fleuve Cavally sorti de son lit. On enregistre des morts et des blessés parmi les villageois qui se sont réfugiés dans la brousse victimes de représailles venant des hommes du Commandant Coulibaly. Acculés par le Commando Forestiers, ceux-ci procèdent à des arrestations dans les villages. Attirés effectivement vers le Fleuve, les FRCI pensant connaitre le terrain ont abandonnée plusieurs véhicules embourbés avec des armes lourdes et autres armes d’assaut, réquisitionnées par le Commando Forestier. 
Tout ceci ressemble á une infiltration au sein de la force ONUCI-FRCI vue la facilité dont ils abandonnent des armes de Guerre si facilement. N’ayant pas de pirogues à leur disposition, mais nageant comme des commando marin bien complets, c’est a la nage que des renforts du commando Forestier venaient en soutiens aux autres soit pour combattre, soit pour vider avec une rapidité le chargement des véhicules abandonner par les FRCI en particulier. Du côté du Commando Forestier Il y a eu des morts qu’ils disent être des morts pour la cause d’une Côte d´Ivoire Nouvelle… 
Il y a plus de 4000 déplacés à la mairie de Taïa actuellement. Tous les fonctionnaires ont fui mais il y a une présence massive de militaires à Taï ville.’’. A Taï ville, des soldats FRCI revenus du théâtre des opérations avaient l’air furieux, selon des témoins et ils avaient les prouesses de cette Jeune Fille de 20 ans qui a foudroyé le Commandant Coulibaly FRCI de Sacré sur les lèvres. Des blessés ont été transférés à l’hôpital général de Guiglo pour y recevoir des soins. Comme obstacle, les FRCI sont confrontées à la difficulté du terrain (une forêt dense et impraticable mais pas un désert). 
Source info du Forestier Tchabio

Saturday, June 9, 2012

Libéria : Des ennemis du gouvernement ivoirien ont mené des attaques et préparent de nouveaux raids


Il faut ouvrir des enquêtes et engager des procès au Libéria contre les criminels de guerre du conflit ivoirien
Matt Wells
6 JUIN 2012

(Nairobi, le 6 juin 2012) – Des militants armés hostiles au gouvernement ivoirien ont recruté des enfants libériens et ont mené des raids transfrontaliers meurtriers dans des villages ivoiriens ces derniers mois, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les autorités libériennes n’ont toujours pas pris de mesures pour enquêter et traduire en justice les dizaines de ressortissants libériens et ivoiriens qui sont entrés au Libéria après avoir commis des crimes de guerre pendant la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, et dont certains ont été impliqués dans de récentes attaques, a indiqué Human Rights Watch.
« Depuis plus d’un an, le gouvernement libérien pratique la politique de l’autruche face au flot de criminels de guerre qui ont franchi la frontière libérienne à la fin de la crise ivoirienne. Plutôt que d’assumer leur responsabilité de poursuivre en justice ou d’extrader les personnes impliquées dans des crimes internationaux, les autorités libériennes sont restées passives alors que beaucoup de ces personnes recrutent des enfants soldats et conduisent des attaques transfrontalières meurtrières. »
Matt Wells, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
Depuis juillet 2011, au moins 40 résidents de Côte d’Ivoire, dont des femmes et des enfants, ont été tués au cours de quatre attaques transfrontalières qui ciblaient des civils de groupes ethniques qui soutiennent dans une large mesure le président Alassane Ouattara. Dans les attaques les plus récentes, datant du 25 avril, huit personnes ont été tuées dans le village ivoirien de Sakré. Les attaquants, qui ont affirmé à Human Rights Watch qu’ils planifiaient de nouveaux raids transfrontaliers, sont pour l’essentiel des Libériens et des Ivoiriens qui ont combattu avec les forces de l’ancien président Laurent Gbagbo pendant la crise postélectorale ivoirienne et qui restent farouchement opposés au gouvernement Ouattara.
« Depuis plus d’un an, le gouvernement libérien pratique la politique de l’autruche face au flot de criminels de guerre qui ont franchi la frontière libérienne à la fin de la crise ivoirienne », a déclaré Matt Wells, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. « Plutôt que d’assumer leur responsabilité de poursuivre en justice ou d’extrader les personnes impliquées dans des crimes internationaux, les autorités libériennes sont restées passives alors que beaucoup de ces personnes recrutent des enfants soldats et conduisent des attaques transfrontalières meurtrières. »
Entre le 25 avril et le 3 mai, Human Rights Watch a réalisé un travail sur le terrain dans les villes de Zwedru, Toe Town et Tempo dans le comté de Grand Gedeh au Libéria, qui est frontalier avec la Côte d’Ivoire, ainsi que dans des villages et des camps miniers aurifères près de la frontière ivoirienne. Human Rights Watch a interrogé 21 Libériens et Ivoiriens qui ont combattu pour les forces loyales à l’ancien président Gbagbo pendant la crise ivoirienne de 2010-2011. Human Rights Watch s’est aussi entretenu avec des agents de police, des fonctionnaires pénitentiaires, des procureurs et des résidents des régions où il existe une forte présence de militants impliqués dans la réalisation ou la planification d’attaques transfrontalières.
Human Rights Watch a documenté le recrutement et l’utilisation d’enfants libériens par les groupes armés menant des raids transfrontaliers. Un garçon de 17 ans a raconté avoir commandé une « unité » qui incluait d’autres enfants et avoir participé à des attaques transfrontalières. Des résidents de plusieurs villes frontalières libériennes ont décrit la présence d’enfants âgés de 14 à 17 ans dans un camp d’entraînement, tandis qu’un autre résident a signalé avoir vu plusieurs garçons armés parmi les militants qui revenaient de l’attaque du 25 avril.
Un résident d’une ville frontalière a indiqué qu’il avait signalé le recrutement d’enfants soldats aux autorités libériennes, mais elles lui avaient répondu que les preuves étaient insuffisantes pour procéder à des arrestations.
Human Rights Watch a appelé le gouvernement libérien à prendre des mesures immédiates pour protéger les enfants contre le recrutement par des groupes armés. Human Rights Watch a exhorté le gouvernement libérien à ratifier au plus vite le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, qu’il a signé en 2004. Ce protocole interdit à tout groupe armé de recruter des enfants âgés de moins de 18 ans et oblige les gouvernements à prendre des mesures pour empêcher de telles pratiques et les qualifier de crime.
Plusieurs milliers de mercenaires libériens ont combattu en Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale de ce pays, majoritairement pour le camp Gbagbo. Les mercenaires, recrutés et financés par l’entourage immédiat de Gbagbo, se sont battus côte à côte avec des milices locales à composante ethnique dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, où ils ont perpétré des meurtres à grande échelle ciblant des partisans supposés de Ouattara. Après que Gbagbo a été arrêté le 11 avril 2011, beaucoup de mercenaires et de miliciens ont traversé la frontière pour se rendre au Libéria, en partie en raison de la peur de représailles par les forces pro-Ouattara. Le Libéria et la Côte d’Ivoire partagent 700 kilomètres de frontière, mais la plupart des militants pro-Gbagbo ont traversé la frontière et se sont installés dans les comtés de Grand Gedeh, de River Gee et de Maryland au Libéria.
« Des combattants libériens ont été impliqués dans les atrocités perpétrées dans la sous-région pendant plus d’une décennie et représentent toujours une menace pour la Côte d’Ivoire et le Libéria alors que ces pays essaient de laisser derrière eux des périodes de violations massives des droits humains », a expliqué Matt Wells.
L’implication de mercenaires libériens dans le conflit ivoirien a été consignée dans le rapport de décembre 2011 du Groupe d’experts des Nations Unies sur le Libéria, commandé par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour rendre compte des sanctions imposées au Libéria. Le Groupe d’experts a exprimé sa préoccupation concernant le recrutement et la mobilisation dans la zone frontalière et a conclu : « [L]es autorités libériennes ont apporté une réponse inappropriée au retour des mercenaires libériens de Côte d’Ivoire et à l’infiltration des miliciens ivoiriens. »
Même si quelques Libériens ont été arrêtés après leur retour, suite à leur participation active à des hostilités en Côte d’Ivoire, les autorités libériennes n’ont pas pris de mesures pour traduire en justice les auteurs de ces atrocités, malgré les dispositions du Code pénal du Libéria qui autorisent les poursuites judiciaires pour des crimes comme le meurtre ou le viol qui sont reconnus par la loi libérienne et considérés comme crimes de guerre par les traités internationaux auxquels le Libéria est partie. Le Code pénal du Libéria qualifie également de crime le « mercenarisme » en vertu de la Section 11.13, qui pourrait s’appliquer à un certain nombre de ses citoyens qui ont combattu en Côte d’Ivoire.
Le Libéria a l’obligation en vertu de la loi internationale, y compris des Conventions de Genève qu’il a ratifiées, d’arrêter, d’enquêter et de traduire en justice ou d’extrader les criminels de guerre suspectés sur son territoire. Human Rights Watch a appelé le Libéria à assumer sa responsabilité en tant qu’État membre de la Cour pénale internationale et à voter les lois nécessaires pour permettre les poursuites judiciaires au sein du pays pour des crimes d’atrocités commis partout ailleurs dans le monde.

Au moins deux Libériens de triste réputation vraisemblablement impliqués dans des atrocités en Côte d’Ivoire ont été libérés par les autorités libériennes après avoir été inculpés au départ pour « mercenarisme ». L’un d’eux est Isaac Chegbo, mieux connu sous le nom de guerre de « Bob Marley », dont Human Rights Watch a constaté l’implication dans la supervision de deux massacres en Côte d’Ivoire dans lesquels plus de 100 personnes ont été tuées. L’autre est A. Vleyee, connu sous le nom de guerre de « Bush Dog », qui était un adjoint sous les ordres de Chegbo et qui a également supervisé des forces qui ont perpétré des violations généralisées. D’après des rapports du Groupe d’experts des Nations Unies, ces deux hommes ont combattu en tant que mercenaires pendant la guerre civile ivoirienne de 2002-2003 et ses lendemains. Les forces libériennes, où ces hommes étaient basés, ont été impliquées dans des crimes de guerre, y compris des exécutions sommaires et le recrutement d’enfants soldats, pendant cette même période.

Plusieurs anciens combattants ont raconté à Human Rights Watch que « Bush Dog » était activement engagé dans les activités de recrutement et d’entraînement de militants, y compris des Libériens et Ivoiriens qui ont participé aux récentes attaques transfrontalières. Des représentants de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) ont exprimé des préoccupations similaires à propos de « Bob Marley ».

D’après les entretiens avec des hommes impliqués dans des groupes armés, qui ont décrit le nombre de combattants mobilisés dans leur village ou dans le camp d’entraînement, Human Rights Watch a identifié entre 100 et 150 personnes qui ont participé aux dernières attaques transfrontalières ou qui sont en train d’organiser des attaques à venir. Le nombre exact pourrait être plus important néanmoins. Les personnes interrogées ont rapporté une répartition quasi égale entre Ivoiriens et Libériens.

Des représentants des Nations Unies surveillant la zone frontalière ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils ne pensaient pas que les groupes armés hostiles au gouvernement ivoirien disposent des forces suffisantes pour mener une attaque à grande échelle. Cependant, ils ont précisé que les militants armés ont la possibilité de poursuivre les raids transfrontaliers qui ciblent et tuent les partisans de Ouattara. De plus, les militants revendiquent ouvertement leur volonté de mener des attaques plus importantes, ce qui constitue une source de préoccupation majeure dans une sous-région marquée par l’insécurité, les conflits armés et les crimes graves pendant les deux dernières décennies, a déclaré Human Rights Watch.

Un certain niveau d’organisation parmi les personnes impliquées dans les attaques transfrontalières ressort clairement de la manière dont le recrutement et la mobilisation sont financés. Beaucoup de ceux impliqués dans les attaques sont engagés dans l’extraction artisanale d’or le long de la frontière libérienne et ont raconté à Human Rights Watch que les bénéfices remontent une chaîne de commandement. Plusieurs personnes impliquées dans la planification des attaques ont aussi indiqué à Human Rights Watch recevoir un soutien financier de personnes au Ghana, où une grande partie de l’élite militaire et politique pro-Gbagbo est exilée. Les autorités ivoiriennes ont émis des mandats d’arrêt à l’encontre de personnes au Ghana suspectées d’avoir été impliquées dans des crimes postélectoraux et ont transmis des demandes d’extradition via Interpol pour certaines d’entre elles, mais les autorités ghanéennes ne les ont pas mis à exécution.

Le 2 mai, suite à l’attaque du 25 avril, les hauts responsables des gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Libéria se sont rencontrés à Abidjan pour discuter des problèmes de sécurité à la frontière. Les responsables libériens ont promis d’accroître le nombre de forces de sécurité le long de la frontière et de coopérer avec la Côte d’Ivoire en ce qui concerne les miliciens ivoiriens qui sont détenus au Libéria depuis juin 2011.

« Ce problème régional exige une réponse régionale » a expliqué Matt Wells. « Les autorités ghanéennes et ivoiriennes doivent faire preuve d’une plus grande volonté de poursuivre en justice ou d’extrader vers la Côte d’Ivoire les personnes qui ont commis ou supervisé des atrocités pendant la crise ivoirienne. »

Absence de poursuites judiciaires contre les criminels de guerre présumés vivant au Libéria
Le gouvernement libérien n’a pas pris de mesures pour extrader les Ivoiriens ou traduire en justice les Libériens et les Ivoiriens impliqués dans des crimes graves perpétrés pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Cela a permis aux personnes suspectées de crimes de guerre de trouver refuge près de la frontière, où beaucoup ont mené des raids transfrontaliers et ont recruté et mobilisé des hommes pour des attaques à plus grande échelle.

La Section 1.4 du Code pénal du Libéria accorde une « compétence extraterritoriale sur un crime » lorsque, entre autres choses, elle est « conférée au Libéria par un traité ». Cela inclurait les crimes visés par les Conventions de Genève et le Statut de Rome, auxquels le Libéria est partie. La Section 1.5du Code pénal libérien limite cependant la compétence aux crimes spécifiquement énumérés dans le Code pénal « ou toute autre loi du Libéria ». Cela engloberait les crimes comme le meurtre et le viol, mais pas les crimes internationaux comme les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. De plus, le Code pénal libérien qualifie de crime le « mercenarisme » défini en partie comme le « recrutement, l’enrôlement ou la tentative d’enrôlement dans ... des forces armées partiellement ou totalement […] de personnes non ressortissantes du pays envahi ... pour de l’argent, un intérêt personnel, un profit matériel ou toute autre récompense ».

Le gouvernement libérien doit faire en sorte que les dispositions du Statut de Rome et des autres traités internationaux soient entièrement transposées dans la législation nationale. Cela signifierait clairement que les personnes suspectées de crimes internationaux graves, y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis partout dans le monde, pourront être jugées au Libéria. Cependant, même sans modifier le Code pénal actuel, il existe des dispositions suffisantes pour engager des enquêtes et des poursuites à l’égard des crimes graves commis en Côte d’Ivoire par des personnes vivant au Libéria.

Le Rapport spécial du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoirede mars 2012 a constaté que parmi « 88 éléments armés, venant de Côte d’Ivoire principalement … détenus au Libéria en avril 2011 … deux Ivoiriens sont encore en détention, ainsi que trois Libériens soupçonnés d’être des mercenaires. Tous les autres détenus ont été relâchés le 13 mars. »

En juin 2011, 39 autres Ivoiriens ont été arrêtés après la découverte d’une importante cache d’armes à Fishtown, au Libéria, près de la frontière ivoirienne. Human Rights Watch a interrogé un responsable pénitentiaire du centre de détention de Zwedru qui a expliqué que les 39 Ivoiriens ainsi que quatre Libériens y sont incarcérés en détention provisoire depuis leur arrestation. Le responsable de la prison de Zwedru a déclaré que les Ivoiriens avaient été accusés de « mercenarisme », un crime qui, comme constaté par le Groupe d’experts des Nations Unies, « ne s’appliquerait apparemment pas aux combattants ivoiriens s’enfuyant au Libéria ».

Human Rights Watch a appelé les autorités libériennes à clarifier le statut de ces détenus et à les poursuivre en justice pour des crimes applicables en vertu du Code pénal libérien, à les extrader vers la Côte d’Ivoire à la demande éventuelle des autorités ivoiriennes ou à les libérer.

Le Groupe d’experts des Nations Unies a indiqué dans son rapport de décembre 2011 qu’il existait « de nombreux cas où des mercenaires et des miliciens ivoiriens étaient entrés au Libéria en échappant aux autorités [libériennes] ». Ceux qui « ont échappé aux autorités libériennes » sont bien plus nombreux que ceux qui ont été arrêtés et incluent des mercenaires et des chefs de milices dont Human Rights Watch et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont impliqué dans la supervision de crimes graves en Côte d’Ivoire.

Par exemple, les 39 Ivoiriens arrêtés en juin 2011 faisaient partie d’un convoi de plus de 100 personnes qui ont franchi la frontière pour entrer au Libéria en mai. Le reste des membres du convoi est toujours en liberté. Le Groupe d’experts a rapporté que « presque tous les individus ... étaient des combattants... Plusieurs chefs ivoiriens avaient servi dans les FANCI [les forces armées] ou dans la gendarmerie alors que d’autres étaient de hauts responsables des Jeunes Patriotes [une milice]. De nombreux détenus sont des partisans de l’aile dure, des combattants pro-Gbagbo qui ont continué à combattre à Yopougon, dans le district d’Abidjan, après la capture de l’ancien Président. »

Plusieurs combattants libériens bien connus, qui ont été arrêtés pour « mercenarisme » après avoir franchi la frontière libérienne, ont été depuis libérés sous caution ou en raison de preuves insuffisantes. Dans des entretiens avec Human Rights Watch, des procureurs des comtés de Grand Gedeh et de Montserrado ont fait part de leurs difficultés pour entamer des poursuites judiciaires, même lorsqu’ils étaient convaincus que ces personnes avaient été des mercenaires ou avaient été impliquées dans une activité criminelle connexe. Le problème semble être en partie lié au fait que les procureurs n’ont pas collaboré avec les autorités ou la société civile ivoiriennes pour obtenir ce qui serait, dans certains cas, un accès à des preuves non négligeables sur les crimes de ces individus en Côte d’Ivoire.

Deux cas soulignent l’absence de mesures de la part des autorités libériennes. Vleyee, ou « Bush Dog», a été arrêté par les autorités libériennes en avril 2011. Des recherches menées par Human Rights Watch et le Groupe d’experts révèlent que, pendant la crise, Vleyee occupait un poste de commandement auprès des mercenaires et des miliciens impliqués dans des atrocités dans et autour de la ville ivoirienne de Bloléquin. Peu après son arrestation au Libéria, Vleyee a été libéré. Le Groupe d’experts a affirmé que l’enquête était « ralentie par l’absence de recueil de preuves adéquat et par les déclarations contradictoires des responsables du gouvernement libérien ». L’enquête était centrée sur le fait de savoir si Vleyee a apporté du matériel militaire au Libéria, plutôt que de déterminer sa possible responsabilité dans le commandement des meurtres en Côte d’Ivoire.

En mai 2012, Human Rights Watch a interrogé trois combattants libériens et deux résidents d’une ville frontalière qui ont indiqué que le même « Bush Dog » était en train de recruter en vue d’attaques en Côte d’Ivoire. À un moment où Vleyee devrait être dans le collimateur des autorités libériennes, étant donné son rôle présumé dans des atrocités et son arrestation précédente, un résident près de Zwedru a critiqué l’absence de réponse des autorités face à son activité de recrutement continu.
J’ai informé les forces de sécurité sur les recruteurs, dont le général « Bush Dog »... Son camp d’entraînement est dans la brousse près de la frontière, à quelques minutes de marche de la Côte d’Ivoire. Je ne suis pas allé dans le camp d’entraînement moi-même, mais un jeune garçon du nom de [supprimé pour des raisons de sécurité] est venu me voir alors qu’il était gravement malade dans le camp d’entraînement. Il m’a tout expliqué parce que j’étais un ami de son père, qui est mort l’an passé... 
Chegbo, mieux connu sous ses noms de guerre « Bob Marley » et « Child Could Die », pose un problème similaire. Human Rights Watch et l’ONUCI ont trouvé des preuves de sa participation et de son rôle de commandement dans une unité responsable de crimes graves, dont deux massacres dans l’ouest de la Côte d’Ivoire dans lesquels plus de 100 personnes au total ont été tuées. Les autorités libériennes ont arrêté Chegbo après son retour au Libéria en avril 2011, mais l’ont rapidement relâché.

Suite aux pressions des autorités ivoiriennes, Chegbo a été arrêté de nouveau à la fin du mois de mai 2011 et a été transféré à la prison centrale de Monrovia, accusé de « mercenarisme ». En février 2012, cependant, Chegbo a été discrètement libéré sous caution. L’Associated Press a rapportéque le procureur du comté de Montserrado (Monrovia) « n’avait pas eu connaissance » du fait que Chegbo avait été libéré jusqu’à ce que le journaliste soulève le problème. Le procureur n’était pas sûr de l’endroit où Chegbo se trouvait, mais il a indiqué qu’il voulait toujours le traduire en justice. Le Groupe d’experts des Nations Unies a mentionné dans son rapport que, après le transfert de Chegbo à Monrovia en 2011, « des pièces à conviction comme le pistolet de Chegbo ne sont plus en possession de la Police ». Plusieurs résidents de Zwedru ont raconté à Human Rights Watch que, dès le début du mois de mai, Chegbo était de retour dans le comté de Grand Gedeh.

Le rapport du Groupe d’experts des Nations Unies a montré que, bien que la structure de commandement précise des Libériens qui ont combattu en Côte d’Ivoire était incertaine, « Bob Marley » est apparu occuper un poste de commandement supérieur à celui de « Bush Dog ». Les deux combattants étaient basés à Bloléquin.

Absence d’enquête sur les attaques transfrontalières
Dans les quatre attaques transfrontalières depuis juin 2011, la motivation semble avoir été la vengeance politique et les conflits liés à la terre, des problématiques qui se superposent dans l’ouest instable de la Côte d’Ivoire. Les personnes tuées ou dont les maisons ont été brûlées appartenaient pour l’essentiel à des groupes ethniques qui ont voté en grande partie pour le président Ouattara.

Les 40 morts dans ces attaques vivaient tous le long de la frontière près de la ville ivoirienne de Taï. Lors d’un précédent travail sur le terrain en Côte d’Ivoire, Human Rights Watch a réuni des preuves surles deux premiers raids transfrontaliers, en juillet et en septembre 2011. Les attaques récentes du20 février et du 25 avril ont provoqué le déplacement de milliers d’habitants des villages de cette zone.

Les autorités libériennes n’ont pas pris de mesures pour enquêter sur les individus impliqués dans les attaques. La Section 1.4.2 du Code pénal libérien donne compétence à l’égard des attaquants en stipulant : « Une personne peut faire l’objet de poursuites judiciaires au Libéria pour un crime qu’elle a commis en partie au sein du Libéria. Un crime est commis en partie au Libéria si la réalisation qui est un élément du crime ou le résultat qui constitue un tel élément, survient sur le territoire du Libéria. » Pour les attaques transfrontalières, la préparation des attaques, qui ont inclus à chaque fois des meurtres, et l’intention de mener des attaques ont eu lieu sur le territoire du Libéria.

Un résident libérien de Tempo a décrit comment la ville et ses environs ont été utilisés comme base pour certaines des attaques transfrontalières.
Toutes les attaques ayant lieu en Côte d’Ivoire sont menées par des Ivoiriens et des Libériens, mais leurs chefs sont Bush Dog et Oulaï Tako. Ces hommes entraînent les jeunes et les envoient vers les zones de combat. La dernière fois [25 avril], il y a eu une attaque en Côte d’Ivoire et des civils (adultes et enfants) ont été tués... Ils ont attaqué Gahabli, Sakré, Taï et Nigré et nous les entendons dire qu’ils prévoient de lancer une attaque de grande ampleur plus tard cette année… [Nous avons vu] beaucoup de combattants... revenir blessés à Tempo [après l’attaque de Sakré] et ils sont allés au camp d’entraînement [hors de la ville].
Le Groupe d’experts a rapporté le fait que Vleyee et Tako ont combattu en étroite proximité en Côte d’Ivoire. Tako était le commandant à Bloléquin du Front pour la libération du Grand Ouest (FLGO), une milice pro-Gbagbo de triste réputation, anciennement basée dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Un ancien combattant libérien de 33 ans à Toe Town, qui a raconté à Human Rights Watch qu’il avait été approché à plusieurs occasions pour rejoindre les personnes conduisant et planifiant les attaques transfrontalières, a indiqué que le recrutement de combattants n’est un secret pour personne dans la région. Il a également expliqué que les individus impliqués dans la planification des attaques lui avaient dit qu’ils avaient déplacé un nombre considérable d’armes de la Côte d’Ivoire vers le Libéria « sans que personne ne tire le signal d’alarme » et il a conclu : « Soit la patrouille frontalière au Libéria est insuffisante, soit les agents de sécurité sont mêlés à cette affaire. »

Un représentant de la MINUL a déclaré qu’il pense qu’au moins quelques responsables locaux et régionaux ont dû consentir aux activités des anciens mercenaires libériens, en supposant que cela peut être lié aux revenus des mines d’or ou à une crainte de « toucher un point sensible ».

À une occasion au moins, les forces de sécurité libériennes ont tenté de contrecarrer une attaque transfrontalière. Mais elles n’ont pas donné suite aux enquêtes et poursuites réussies. Fin janvier, les forces de sécurité libériennes ont arrêté 76 Ivoiriens et Libériens près de la frontière, considérant qu’ils prévoyaient d’attaquer la Côte d’Ivoire. Un agent de police à Zwedru a raconté :
Les forces de sécurité réunies dans le comté de Grand Gedeh ont découvert en janvier quelque chose qui a été décrit comme une base d’entraînement des dissidents dans le district de Konobo. Suite à cette découverte, la police nationale libérienne affectée à ce comté a pris la zone d’assaut et a arrêté 75 membres des forces dissidentes suspectées. Les hommes ont été arrêtés alors qu’ils faisaient route vers la Côte d’Ivoire voisine, [selon nous] dans l’intention d’envahir et de renverser le gouvernement... Les dissidents incluaient des Ivoiriens et quelques Libériens. Ils ont été interceptés et arrêtés au point de passage du pont double près de la frontière. Ils ont été conduits au centre de détention de Monrovia, mais tous ont été libérés ultérieurement en raison du manque de preuves.
Human Rights Watch a interrogé une des personnes arrêtées en janvier. Ce Libérien de 27 ans a clairement décrit les intentions du groupe :
Notre groupe est organisé... Nous avons tenté d’entrer en Côte d’Ivoire une fois en janvier au niveau du pont double sur la frontière, mais la mission n’a pas réussi parce que le secret a été dévoilé aux forces de sécurité. Nous avons été arrêtés, puis relâchés... Nous bénéficions du soutien de différentes personnes, mais nous ne visons qu’un objectif : celui de revenir en Côte d’Ivoire pour combattre lorsque nous serons appelés depuis [son camp des mines d’or].
Ni l’agent de police impliqué dans le raid ni le procureur du comté de Grand Gedeh interrogés par Human Rights Watch n’ont pu expliquer pourquoi ils ont manqué de preuves pour engager des poursuites, puisqu’ils étaient tous deux convaincus que les hommes avaient planifié la réalisation d’une autre attaque.

Un résident de Tempo, qui travaille dans un camp de mines d’or à la frontière, a imputé cet échec au manque d’expérience de la police qui enquête sur ces problèmes, ainsi que la peur des résidents de dénoncer les personnes impliquées :
C’est ici que les combattants ont [d’abord] été interrogés... Le personnel de sécurité ne sait pas comment enquêter sur ce type de problèmes, donc il a fait passer la situation pour inexistante alors qu’elle était bien réelle. Ces hommes parlent de leur camp d’entraînement sur notre territoire, nous savons où il se trouve mais nous ne pouvons rien dire parce que nous avons peur pour notre sécurité et nos activités minières. Ils ont des fusils que nous n’avons jamais vus auparavant et certains d’entre nous prévoient maintenant de partir d’ici pour trouver un meilleur endroit pour nos activités minières. 
Recrutement d’enfants soldats
Human Rights Watch a documenté le recrutement de garçons libériens pour des attaques récentes et futures sur des villages ivoiriens. L’ampleur du recrutement d’enfants n’a pas pu être déterminée de manière précise. Cependant, plusieurs résidents libériens ainsi qu’un combattant de 17 ans ont décrit l’effort de recrutement qui, selon eux, était en partie dirigé par « Bush Dog ». Des résidents ont indiqué avoir vu des enfants, recrutés dans des villages et des villes près de la frontière ivoirienne, dans des camps d’entraînement et revenant de récentes attaques transfrontalières.

Un Libérien de 17 ans près de Tempo, recruté pour combattre avec des militants armés hostiles au gouvernement ivoirien, a raconté à Human Rights Watch qu’il a pris part à au moins un raid transfrontalier. Il a expliqué que d’autres garçons de son âge ont aussi été recrutés et se sont battus :
Ils nous appellent « l’unité des petits garçons » et nous sommes toujours en sûreté lorsque nous allons dans les zones de guerre en Côte d’Ivoire. Je suis libérien et je n’ai jamais combattu dans les guerres libériennes, mais je pars en Côte d’Ivoire pour aider mes amis, quel que soit ce qu’ils demandent que nous fassions pour eux. J’ai [participé] à certaines attaques avec mon unité et nous avons pu les mener à bien grâce à notre connaissance du territoire. Je ne sais pas combien de personnes nous avons tuées au total... Dans cette mission, nous avons des chefs qui nous entraînent et nous suivent sur le terrain. Les chefs sont Bush Dog et Oulaï Tako... 
Un résident de 25 ans près de Tempo a décrit avoir vu des garçons âgés de 14 à 17 ans dans un camp d’entraînement dans la région et parmi les individus qui revenaient de l’attaque du 25 avril. Le résident de Tempo a dit avoir vu « Bush Dog » et Tako participer à des activités dans le camp d’entraînement à partir duquel les garçons ont été envoyés pour mener des attaques transfrontalières. « Bush Dog » a déjà été impliqué dans le recrutement d’enfants soldats. Un rapport de 2005 du Groupe d’experts des Nations Unies a constaté : « La MINUL a rapporté que, le 22 mars 2005, le général du MODEL Amos Vleyee, alias « Bush Dog », avait recruté 10 enfants dans le comté de Grand Gedeh. »

Un commerçant de 32 ans d’une ville en périphérie de Zwedru a critiqué l’absence de réponse des autorités libériennes face au recrutement d’enfants soldats.
Il y a beaucoup de choses et d’activités qui se produisent dans nos communautés que les citoyens préoccupés comme moi n’approuvent pas. Certains hommes au sein de nos communautés ont commencé à recruter de jeunes garçons, que la police n’autorise même pas à conduire des motos en raison de leur âge. Ils ont entre 14 et 16 ans. Nous nous sommes plaints auprès des forces de sécurité, mais elles disent toujours qu’elles n’ont pas d’éléments pour le prouver. 
En 2004, le Libéria a signé, mais sans ratifier jusqu’à présent, le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. Le protocole interdit le recrutement d’enfants âgés de moins de 18 ans par des groupes armés distincts des forces armées d’un État et oblige les gouvernements à prendre des mesures pour éviter de telles pratiques et les qualifier de crime. Le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats de moins de 15 ans sont également considérés comme un crime de guerre.

Planifications d’attaques futures
L’absence d’enquêtes et de poursuites par le gouvernement libérien à l’égard de ceux impliqués dans les attaques transfrontalières semble avoir encouragé les militants pro-Gbagbo et les Libériens qui les soutiennent à envisager de nouvelles attaques en Côte d’Ivoire. Plusieurs personnes impliquées dans les groupes armés, ainsi que des résidents dans les villages frontaliers, ont fait état de caches d’armes et d’un camp d’entraînement clandestin dans le district de Konobo de Grand Gedeh.

Un Libérien de 25 ans, qui habite près de la ville frontalière de Tempo, a indiqué à Human Rights Watch que les militants dans cette zone parlent ouvertement de leurs intentions : « Ce que nous observons maintenant dans cette communauté est que la plupart des jeunes ont en leur possession des armes et des munitions réelles et parlent de lancer une attaque en Côte d’Ivoire. » Les résidents près des sites de mines d’or, où la concentration de militants pro-Gbagbo est particulièrement importante, ont fait des déclarations similaires.

Ceux qui préparent des attaques supplémentaires semblent avoir établi au moins un camp d’entraînement et disposent de stocks d’armes et de munitions. Le Libérien de 17 ans, qui a pris part à de précédentes attaques transfrontalières, a décrit le niveau d’organisation et le soutien qu’ils reçoivent :
Notre camp [d’entraînement] est situé dans le district de Konobo ... et nous avons des armes, des munitions, de la nourriture, ainsi que des médecins et des infirmiers qui peuvent nous soigner lorsque nous avons des maladies sans gravité. Lorsque l’un de nous [libérien] est gravement malade et doit être admis à l’hôpital, de l’argent nous est alors fourni [par nos partisans] et le malade peut être transféré vers l’hôpital public. 
Plusieurs autres personnes impliquées dans la planification d’attaques transfrontalières ont décrit le camp d’entraînement de Konobo, dans le district même où des agents de police sont intervenus dans un autre camp en janvier. La zone est couverte d’une végétation dense et est proche de la frontière ivoirienne. Il semble aussi que c’est un endroit où une grande quantité d’armes, amenées de Côte d’Ivoire à la fin de la crise, est stockée. Un Libérien de 33 ans a confié à Human Rights Watch : « Les armes sont conservées dans le district de Konobo, près des régions frontalières. »

Lorsqu’ils décrivent leurs motivations, la plupart des militants ivoiriens parlent de « vengeance », vengeance parce que Gbagbo n’est plus président ou, plus souvent, vengeance pour les meurtres ou d’autres abus commis par les forces pro-Ouattara dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Les deux camps ont commis des atrocités, y compris des crimes de guerre et vraisemblablement des crimes contre l’humanité, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Un homme de 36 ans au camp de mines d’or de Sloman (également connu sous le nom de Solomon), qui a dit ne pas avoir combattu avec les forces pro-Gbagbo pendant la crise mais a rejoint les projets d’attaques futures, a expliqué ses raisons :
Les membres de ma famille ont été tués par les forces de Ouattara, et je suis fâché par le fait que [la crise] m’a forcé à quitter la Côte d’Ivoire et à venir au Libéria. Beaucoup de mes frères [ivoiriens] ont rejoint les Libériens afin de se venger... Il y a deux possibilités : soit nous les tuons, soit ils nous tuent. 
Les liens transfrontaliers historiques entre la région ivoirienne de Moyen Cavally et la région libérienne de Grand Gedeh sont fondamentaux pour comprendre le rôle que continuent de jouer les Libériens. Les Guérés en Côte d’Ivoire et les Krahns au Libéria, qui sont considérés comme les « autochtones » de ces régions, descendent du même groupe ethnique. Ils parlent une langue très similaire et les familles étendues traversent souvent les frontières nationales. MODEL, un groupe rebelle créé vers la fin de la guerre civile libérienne de 1999-2003, était une force armée essentiellement krahn qui incluait également un nombre important d’Ivoiriens guéré. Par conséquent, alors que certains Libériens ont justifié principalement leur mobilisation par des raisons financières en citant le manque d’emploi dans le Grand Gedeh, la plupart parlent plutôt de vengeance et d’assistance à ceux qui ont combattu avec eux ou qui les ont hébergés dans le passé.

Un Libérien de 45 ans, qui indiquait avoir combattu dans les conflits de la région pendant plus de dix ans, a expliqué sa motivation et ses plans pour des attaques à plus grande échelle :
Nous aidons [les Ivoiriens pro-Gbagbo] car ils nous ont aidés à l’époque où notre guerre était en cours et nous devons les aider en retour... Qu’on ne s’y méprenne pas, la guerre n’est pas finie en Côte d’Ivoire. À tout moment maintenant, nous prévoyons de lancer une attaque... Nous avons des fusils que nous avons ramenés de Côte d’Ivoire et d’autres soutiens pour nous aider dans le processus ; des liens commerciaux sont établis et la chaîne d’approvisionnement est plus solide que jamais auparavant... Grand Gedeh comprend à lui seul plus de 12 points de passage non officiels vers la Côte d’Ivoire qui nous sont tous accessibles.
Soutien financier provenant de personnes au Ghana et en Côte d’Ivoire
Deux Ivoiriens et un Libérien qui ont combattu avec les forces pro-Gbagbo ont raconté à Human Rights Watch qu’ils recevaient des soutiens financiers extérieurs pour les attaques en Côte d’Ivoire. L’ampleur du soutien n’était pas claire, ni l’identification des appuis financiers spécifiques mais les personnes interrogées ont précisé que l’argent arrivait régulièrement, chaque mois d’après l’une d’elles. Ce système d’aide financière régulière de personnes vivant dans les pays voisins suggère au minimum une certaine organisation parmi ceux qui se sont engagés à mener d’autres attaques, visant presque toujours exclusivement des civils d’après les preuves consignées par Human Rights Watch.

Un homme de 30 ans de l’ouest de la Côte d’Ivoire, qui s’est battu avec les milices de Gbagbo pendant la crise, a raconté que dans leurs efforts pour recruter et mobiliser, « nous avons reçu un soutien de [personnes en] Côte d’Ivoire, au Libéria et au Ghana. » Deux anciens combattants, un Ivoirien et un Libérien, ont mentionné tout aussi spécifiquement recevoir de l’argent de personnes au Ghana. Les personnes interrogées par Human Rights Watch n’ont pas révélé les noms de leurs financeurs. Cependant, un ancien sous-officier de l’armée ivoirienne de 35 ans, désormais réfugié au Libéria, a indiqué : « Les anciens combattants et les anciens hommes politiques ivoiriens sont tous des acteurs clés dans ces activités, en réunissant de l’argent et d’autres ressources. »

Quelques militaires et dirigeants politiques de haut rang du camp Gbagbo se trouvent toujours en exil au Ghana. Plusieurs d’entre eux, dont le dirigeant de longue date de la milice Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, et l’ancien chef d’un escadron de véhicules blindés de la gendarmerie, Jean-Noël Abéhi, sont sous le coup de mandats d’arrêt émis par le système judiciaire ivoirien. Les autorités ghanéennes n’ont pas pris de mesures pour les arrêter et les extrader. Un article datant du 8 mai dans Jeune Afrique, basé sur des entretiens avec des leaders pro-Gbagbo en exil au Ghana, a rapporté que beaucoup d’eux parlent toujours de vengeance et de renverser le gouvernement Ouattara. Dans son rapport de décembre 2011, le Groupe d’experts des Nations Unies a évoqué ses préoccupations sur le soutien financier extérieur des groupes préparant des attaques transfrontalières depuis le Libéria.
Des appuis financiers externes pourraient chercher à fournir aux combattants des armes et des munitions qui pourraient facilement être introduites au Libéria par les réseaux illicites existants, tels que ceux déjà utilisés dans le commerce illégal de l’or libérien et des armes artisanales guinéennes... Étant donné que la crise ivoirienne ne s’est achevée que récemment et que le gouvernement Ouattara a constamment renforcé le contrôle militaire, si les mercenaires libériens et les milices ivoiriennes ont réellement des appuis à l’étranger, ces derniers n’en sont sans doute qu’à la phase initiale d’étude et de planification. 
Les mines d’or révélatrices d’une organisation en matière de recrutement et de mobilisation
Au moins des dizaines de personnes impliquées dans les attaques transfrontalières sont engagées dans l’exploitation artisanale d’or le long de la frontière libérienne. Dans des entretiens avec Human Rights Watch, ces personnes ont parlé ouvertement d’utiliser les revenus de l’or pour financer les attaques en Côte d’Ivoire. La structure des efforts de financement par les mines d’or a démontré un certain degré d’organisation parmi ces militants armés.

Human Rights Watch a visité cinq camps de mines d’or artisanales, CVI, Bentley, Golo, Dark Forest et Sloman, le long de la frontière ivoiro-libérienne. D’anciens combattants libériens et ivoiriens travaillent côte à côte dans ces camps. Les personnes interrogées ont expliqué que les camps de mines d’or servent de bases pour le recrutement, la mobilisation et le financement de la violence en Côte d’Ivoire. Un Ivoirien de 30 ans du camp de mines de CVI a raconté :
Nous sommes venus à CVI pour extraire de l’or et nous donner les moyens d’agir. L’objectif est d’extraire l’or et de le vendre pour obtenir de l’argent afin de nous venger contre [les forces pro-Ouattara] qui ont tué les membres de nos familles et brûlé nos maisons… Nous sommes plus de 45 Ivoiriens qui vivent dans ce camp de mines, mais seuls 37 ont accepté d’extraire l’or dans l’intérêt de cette mission... Nous nous sommes réorganisés pour revenir en force cette année. 
La déclaration de ce mineur de CVI montre que tous les chercheurs d’or du camp ne voient pas l’extraction d’or comme une opportunité pour financer des attaques ; une minorité d’Ivoiriens n’avait aucun « intérêt » dans la « mission ». Dans d’autres camps de mines, cependant, ceux qui refusent d’être recrutés ont signalé avoir été menacés et obligés à quitter le camp. Un Libérien de 27 ans au camp de mines d’or de Sloman a confié à Human Rights Watch :
Je suis dans ce camp de mines depuis décembre 2011. Certains d’entre nous étaient venus chercher de l’argent pour faire vivre leurs familles ... mais d’autres avaient des intentions différentes pour l’argent qu’ils recevaient. J’étais ici lorsque quelques personnes sont arrivées dans la zone des mines pour recruter des jeunes pour une mission à la frontière. Tous ceux qui ont refusé de les rejoindre ont été conduits hors du camp. Ils ont même menacé de nous tuer. 
Les déclarations de plusieurs militants armés impliqués dans l’extraction d’or le long de la frontière suggèrent l’existence d’une structure de commandement pour la collecte d’argent potentiellement destiné à financer le recrutement et la mobilisation. Un Libérien de 26 ans mineur dans le camp de mines Dark Forest a indiqué :
[La vengeance] ne pourra être réalisée que lorsque nous serons suffisamment dotés financièrement. Des ex-combattants libériens et ivoiriens travaillent main dans la main dans cette zone de mines. L’or s’y trouve en abondance... Nos chefs nous rendent toujours visite la nuit pour emporter de l’or. 
Les personnes qui exploitent les mines d’or dans un camp différent ont mentionné le nom de l’un de ces « chefs », en précisant qu’il venait fréquemment se procurer de l’or.

En plus de l’extraction d’or, quelques personnes impliquées dans les efforts pour attaquer la Côte d’Ivoire font commerce du transport en moto pour collecter de l’argent pour le recrutement et la mobilisation. Un Sierra-Léonais de 37 ans, qui a combattu dans des guerres en Sierra Leone, au Libéria et en Côte d’Ivoire, a raconté :
Quinze motos nous ont été fournies [par nos chefs] pour simplifier les déplacements, [ainsi que] des téléphones pour faciliter la communication. Ces motos sont aussi utilisées à des fins commerciales pour générer de l’argent pour notre mission... Tous nos fusils sont cachés le long de la frontière avec la Côte d’Ivoire, stockés en lieu sûr pendant que nous extrayons l’or.