Saturday, June 9, 2012

Qui a tue les casques bleu en Cote D'Ivoire?

Un commentaire de Dr Doumbya Major, CPR


Un commando formé d'individus non identifiés a tendu une embuscade au cours de laquelle sept Casques bleus ont été tués dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire. 
Nous condamnons cette tuerie de soldats de la paix, qui se retrouvent mêlés à un conflit vieux de plus de 10 ans et qui n'est pas le leur. 
Face à ces faits qui restent encore non éclairés par des sources objectives, l'expérience nous impose la prudence et nous interdit de sombrer dans des accusations indexant qui que ce soit. 
Nous attendons que des enquêtes transparentes et impartiales, établissent l'identité des auteurs de ces crimes qui peuvent, de manière équiprobable, être des miliciens du FPI, des ex-membres du commando invisible qui réagissent contre l'indifférence de l'ONUCI qui s'apparente à une complicité, face à l'emprisonnement injuste de leurs camarades, pendant que les autres sont contraint à l'exil. Ce coup peut provenir des anciens résistants d'Abidjan dont certains ont été chassés du pays après la victoire contre Gbagbo, sans écarter l'hypothèse qu'il peut être l'oeuvre de certains partisans très cynique du pouvoir en place. Ceux-ci peuvent estimer qu'il est nécessaire de se positionner en victime pour pouvoir bénéficier du soutien de la communauté internationale qui manifeste quelques doutes quand à la réalité du caractère démocratique du régime qui se montre de plus en truffé de corrompus et d'affairiste. L'objectif d'un tel coup peut tout simplement de chercher à se mettre dans une position victimaire, afin de ré-mobiliser des partisans chez lesquels on sent monter une grande déception, en stimulant les peurs, ou en faisant planer une menace d'attaque ciblée contre des membres d'un groupe ethnique on parvient ainsi à ressouder ses rangs en sollicitant des réflexes de survie d'espèce. 
Toutes les hypothèses restent envisageables, c'est pourquoi nous attendons les résultats de l'enquête indépendante qui nous permettra de savoir la vérité. 
En attendons que la lumière soit faite, nous demandons aux différentes parties engagées dans ces conflits pour le pouvoir, d'épargner la vie des populations civiles qui ne sont que des victimes de manipulations de la part d'individus qui recherche le pouvoir dans l'unique but de piller les ressources collectives et celui de s'octroyer des privilèges au détriment du peuple. 
Nous déclarons notre inquiétude face à cette instabilité chronique qui démontre l’inefficacité et le manque de sincérité dans le processus de réconciliation. 
Nous exhortons à la paix véritable, qui ne peut s'imposer par les armes, car aucune des parties en Côte d'Ivoire ne peut gagner une guerre contre une autre, à moins de se livrer à un génocide. Tant que le pays persistera dans cette vaste hypocrisie baptisé réconciliation nationale, organisée uniquement pour contenter l'opinion internationale et les bailleurs de fonds, il n'est pas exclus de voir que des individus exclus ou contraint à l'exil s'expriment par les armes. 
C'est au regard de cette réalité que nous demandons aux différentes parties, de s'engager dans un vrai processus de réconciliation non exclusives, sans ruse ni malice. Peut-on parler de réconciliation quand on continu de poursuivre des individus comme Ahmed Sanogo, pour les mettre en prisons et que ceux sur lesquels on n'a pas le contrôle politique sont exclus du processus de paix ?
La sagesse africaine nous enseigne que "c'est celui qui porte la jarre d'eau sur la tête qui doit avoir l'intelligence d'éviter les conflits, car c'est lui qui court le plus de risque de voir sa jarre se briser en cas de conflit". Il en est de même pour le pouvoir : quand on en a la charge, on fait tout ce qui est humainement possible pour éviter les conflits, on évite d'être arrogant et on est plus conciliant, ceci non pas couardise, mais par intelligence, parce qu'on a le plus à perdre en cas de conflit.

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