Wednesday, August 1, 2012




Violences à l’ouest :L’ARMÉE ANNONCE L’OPÉRATION “ MONT PÉKO ”

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Avant son entretien avec les journalistes, le général Soumaïla Bakayoko a visité l’entreprise sous la conduite du directeur général Venance Konan, de Mme Viviane Zunon Kipré, Pca et Koné Moussa Dga, à l’extrême gauche.  Avant son entretien avec les journalistes, le général Soumaïla Bakayoko a visité l’entreprise sous la conduite du directeur général Venance Konan, de Mme Viviane Zunon Kipré, Pca et Koné Moussa Dga, à l’extrême gauche.Propos liminaire
Madame la Présidente, Monsieur le Directeur général, Messieurs les journalistes de Fraternité Matin, je suis particulièrement heureux, et avec moi l’ensemble de l’état-major dont certains collaborateurs ici présents, de me retrouver ce matin dans vos locaux de Fraternité Matin. Je voudrais saluer le rôle primordial que Fraternité-Matin joue dans l’évolution de notre pays. Un rôle d’informateur, de sensibilisateur, et même de formateur. En tout état de cause, un rôle de sensibilisateur qui est indéniable pour notre pays actuellement. Je suis venu partager avec vous,ce matin, l’actualité au niveau de la défense. C’est avec plaisir que je me prêterai à vos questions. Je vous remercie de votre accueil.

Du chef d’état-major au chef d’état - major général
Nous avons l’habitude d’avoir les chefs d’état-major qui sont à la tête d’une armée. Le chef d’état-major des armées se trouve, lui, à la tête des armées. On entend par armées, les armées de terre, de l’air et la marine. En principe, chacune a un chef d’état-major, quand, contrairement à ce que nous avons ici, pour l’instant, ce sont des forces. Nous avons donc les commandants des forces terrestres, aériennes et de la marine. Mais, si les choses évoluent, on aura, comme dans les autres pays, les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air et de la marine nationale. Celui qui coiffe l’ensemble de ces armées sera le chef d’état-major des armées.
La particularité de la Côte d’Ivoire, en disant chef d’état-major général, c’est la composition des Frci. Ce terme a été adopté au moment où ces forces ont été créées. Pour montrer que c’est la fusion de deux armées, ex-Fanci et ex-Fafn. Alors, l’idée a été de mettre un chef d’état-major général que je suis et un chef d’état-major général adjoint provenant des ex-Fanci, qui est le général Detoh Letho.
Retour de la discipline
La discipline est bel et bien revenue au sein de l’armée. On ne peut pas avoir une armée sans discipline. Parce que, par définition, c’est cette institution hiérarchisée qui donne des ordres et qui attend qu’ils soient respectés. Nous avons constitué les Forces républicaines de Côte d’Ivoire avec des éléments qui sont, aujourd’hui, tous des militaires. Tant qu’ils n’étaient pas encore intégrés, la confusion se faisait et l’on avait l’impression qu’il n’y avait pas de discipline. Aujourd’hui, celle-ci est si bien revenue que tous ceux qui commettent des fautes graves sont sévèrement sanctionnés. Et nous avons radié un bon nombre de nos éléments dont le comportement ne pouvait pas rimer avec la vie du militaire, avec la discipline. Dans toutes les activités que mènent les Frci, la discipline est de mise. C’est au quotidien que nous la vivons. D’abord, au niveau des formations, si vous êtes indiscipliné, vous ne serez jamais admis à un stage. Or, en ce moment, nous faisons beaucoup de formations. Si vous êtes indiscipliné, vous ne serez pas choisi pour aller en mission, parce que vous n’êtes pas ce soldat que nous souhaitons avoir pour faire face à tout danger, au prix de sa vie. S’il n’y avait pas de discipline, on n’aurait pas de Frci. Partout où vous voyez une armée digne de ce nom, c’est qu’il y a la discipline.
État des lieux
En ce qui concerne les véhicules, c’est maintenant que j’apprends cette nouvelle. Je demanderai au chef de la division emploi opération de faire appel au commandant en second du Gspr, pour en savoir plus et surtout restituer les véhicules de Fraternité Matin, pour que les journalistes puissent faire leur travail. D’autant plus que nous avons eu un peu de matériel. Mais on peut exécuter nos missions sans les véhicules de Fraternité Matin et partant, sans ceux d’autres personnes civiles que certains militaires détiendraient. Il fut un moment où nous n’avions pas de moyens et avions dû réquisitionner des véhicules pour pouvoir exécuter nos missions. Mais, après les dotations reçues, en voitures surtout, même si elles ne sont pas suffisantes, nous avons un minimum pour nos missions. Et nous pouvons nous dispenser de réquisitionner aujourd’hui des véhicules, encore moins ceux de Fraternité Matin.
En ce qui concerne les hommes, il faut savoir que les Frci ont été créées par l’ordonnance du 17 mars 2011. C’est une composition des deux ex-forces belligérantes, en application des accords politiques qui ont réglé la crise en Côte d’Ivoire. L’Accord politique de Ouagadougou a défini les quotas. Il est revenu aux Fafn de désigner 600 éléments formés par la police des Nations unies. 300 de la police et 300 de la gendarmerie. C’est l’Accord de Pretoria qui a défini ce nombre. Ensuite l’Accord politique de Ouagadougou a déterminé un quota de 5000 éléments de l’armée nouvelle. Il a demandé que les 3400 qui avaient assuré la sécurisation des élections soient pris au sein des Frci. Si vous les additionnez, vous avez 9000 hommes. Après la crise post-électorale, lorsque nous nous sommes retrouvés à Bassam, il a été décidé, par le Chef de l’État, que 2000 places soient réservées aux éléments associés, tous ceux qui se sont joints aux Forces nouvelles pour libérer le pays, en particulier à Abidjan. Au total, il faut dire que les Fanci étaient estimées à 14000. Plus les 11000 des Fafn, cela fait 25000 qui constituent l’effectif des Frci. De ce nombre, je peux dire que tout le monde est pratiquement présent. Nous avons radié à peu près 300 personnes, pour absence prolongée ou indiscipline notoire. Mais, nous les remplaçons au fur et à mesure pour être toujours au niveau défini.
Au plan logistique, nous disons que les infrastructures héritées de la crise sont pratiquement détruites. Des unités ont été rasées. Le bataillon d’artillerie sol air à Akouédo n’existe plus, l’espace est aussi plat que cette table. C’est dire qu’il n’y a plus de bâtiment après ce qui s’est passé.
Naturellement, la réhabilitation de toutes ces casernes est en cours. La construction de nouvelles n’a pas encore commencé. C’est ainsi que les premier et deuxième bataillons ont vu leurs locaux réhabilités en grande partie, surtout le troisième bataillon. L’état-major aussi, pour ceux qui y passent, voient les travaux de réhabilitation.
Du point de vue équipement, il faut dire qu’à la sortie de la crise, nous n’avions plus de matériel pour travailler, notamment de véhicules et autres. Mais, nous avons enregistré des dotations en matériel au bataillon de sécurisation de l’ouest, à la police militaire, à l’unité de lutte contre le racket, etc.
De nouvelles tenues
Nous avons reçu des tenues plus d’une fois. Nous venons d’en recevoir de nouvelles qui vont être spécifiques aux Frci. Après la fête de l’indépendance, nous allons autoriser leur port. Puisqu’on va les inaugurer avec la fête du 07 août. L’état général est que nous sommes partis pratiquement de rien. Nous sommes en train d’avoir tous nos effectifs et du matériel pour nous permettre d’exécuter notre mission.
Le premier bataillon du génie militaire a rejoint ses locaux à Bouaké. Pendant la crise, il était à Abidjan. Il est commandé par le colonel Kouakou René.
Evidemment, il est dans la même situation que toutes les unités. Pour rassembler les hommes, il faut avoir les moyens pour pouvoir travailler. Les bâtiments du génie ont été rénovés à 60%. Mais il reste encore beaucoup à faire. En termes d’équipement majeur, ce bataillon n’a pas encore eu la dotation qu’il faut. A la différence des autres unités, il a une grande composante des travaux publics. Elle utilise de grosses machines. Ce sont des chargeurs, des grues… qui coûtent excessivement cher. Dans l’expression globale des besoins pour la remise en état de notre armée, naturellement, nous avons souhaité que le bataillon du génie soit doté de ces moyens pour pouvoir exécuter ses missions. Je vous l’avais dit, il a une double mission : une mission purement militaire qui est de faciliter la mobilité des autres forces en faisant des routes, des franchissements …ça nous permet d’aller très vite. Effectivement, vous avez fait la tournée à l’ouest avec nous. Il est clair que si le bataillon du génie avait des engins opérationnels, il aurait profilé les voies totalement défectueuses qui y sont, et permis à nos unités d’intervenir beaucoup plus vite. Chaque fois qu’il y a eu des attaques, notre temps de réaction a été long. Ceci est dû à l’état des routes. C’est dire que si le génie avait les moyens qu’il faut, travaillerait au quotidien pour nous donner des routes viables pour les bataillons d’infanterie.
Son second rôle, c’est de soutenir, de participer au bien-être de nos populations en faisant des travaux d’intérêt public  tels que des retenues d’eau, barrages, plateformes pour la jeunesse agricole. C’est pourquoi, je suis d’avis avec vous que le génie militaire doit être opérationnel comme par le passé. C’est avec fierté que je présente le colonel Assamoi. Tout comme moi, il est du génie militaire. C’est avec fierté que nous disons que nous avons réalisé un certain nombre d’ouvrages de cette nature au profit de la population. Surtout dans toutes les zones qui sont enclavées ; où aucune entreprise n’accepte d’aller travailler. Soit pour des platesformes, soit pour des lotissements… Le barrage de Brobo, par exemple, est une grande référence. Il est l’œuvre du bataillon du génie militaire. Cela dit, avec les moyens que nous allons avoir, nous continuerons d’appuyer l’action du gouvernement dans le cadre de l’épanouissement des populations rurales.

La nouvelle armée
A Grand-Bassam, il a été question de définir le format de notre armée. Nous avons fixé les différents quotas et l’effectif que j’ai donné tantôt. Le nom Frci, à la limite, est parti de là. Pour surtout marquer l’aspect républicain qui était recherché, au moment où nous sortions d’une crise armée à laquelle ont pris part autant de guerriers et de combattants que de militaires. Il fallait que tous ceux-là entrent dans un seul moule, appelé Frci, pour que le caractère républicain qui suppose le respect des institutions soit mis en avant. C’est pour cela, naturellement, que ce nom a été retenu.
En outre, il faut faire prévaloir le rôle régalien sur tout autre attitude au sein de cette armée.
Point d’honneur sur la formation
La formation est l’épine dorsale de toute force armée. Parce que quelqu’un qui n’est pas formé, surtout dans le métier des armes, et qui manipule une arme qu’il ne connaît pas, il est dangereux pour lui-même et pour les autres. C’est pour cela que nous insistons sur la formation à tous les niveaux. Nous nous sommes appuyés sur cette formation pour faire en sorte que nous puissions donner à nos gens issus des deux forces ex-belligérantes, les qualifications nécessaires. Etant entendu que pendant dix ans, c’est-à-dire tout le temps de la crise, aucune formation n’a été donnée aux hommes. Ni au nord, ni au sud. Et encore moins au sein des Fanci et des Fafn. On n’avait pas le temps car on ne pouvait pas se battre et être en même temps à l’école. Aujourd’hui, nous avons repris la formation des unités. Et même de façon accélérée. Au haut niveau, nous avons eu l’appui de la Licorne pour faire la formation technique de l’état-major. A défaut d’avoir un diplôme d’état-major qu’on donne aux officiers supérieurs, un certain nombre d’entre eux ont bénéficié de cette formation à Port-Bouët par nos frères d’armes de la Licorne. Ils nous ont soutenus aussi en dispensant une formation aux commandants d’unité, c’est-à-dire les commandants des compagnies. C’est un avantage, parce que si vous les organisez en temps normal, c’est un investissement excessivement lourd. Mais, grâce au soutien de la Licorne, nous avons pu donner rapidement ces formations. A notre propre niveau, nous avons ouvert toutes les écoles. Ce sont l’Ecole de formation des officiers, à Zambakro, l’Ecole de formation des sous-officiers qui est toujours délocalisée à Abidjan, à Akouédo, en attendant que ses infrastructures soient réhabilitées pour son retour à Daoukro, son ancien site. Surtout, nous continuons la formation de nos militaires du rang des bataillons, des corps de troupe. Ça a été la grosse innovation que nous avons faite, c’est-à-dire au niveau caporal et sous-officier : les certificats d’armes N° 1 et N° 2. Nous avons demandé à chaque commandant de force d’organiser des stages à leur niveau. Et avec un programme, bien entendu, commun à tous et les mêmes contenus de formation. Etant entendu que l’évaluation se fait de la même façon pour tout le monde. D’ailleurs, certains sont admis et d’autres ont échoué. Ça, c’est tout à fait normal.
Aujourd’hui, la quasi-totalité de nos éléments a au moins le niveau CA 1. Les meilleurs, ceux qui ont un niveau un peu plus élevé, attaquent le certificat d’arme N° 2. S’ils le réussissent et remplissent d’autres conditions, ils pourront passer sous-officier avec cette formation. En résumé, nous avons repris la formation au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire au profit de tout notre personnel. Des stages à l’extérieur ont même repris. Certains officiers suivent leur formation à l’extérieur. Et tous les stages en interne, aussi bien d’infanterie que spécialisés sont organisés actuellement. Il reste encore beaucoup à faire, eu égard à l’effectif des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Mais, la formation, je le répète, est une priorité pour nous.
Matériel de guerre
Il ne suffit pas de disposer de quelque chose. Sinon, on a des avions, mais ils ne sont pas opérationnels. Ils ont été détruits à moitié. Alors, il faut les réparer.
Tant que la flotte aérienne ne peut pas être utilisée, je suppose que nous ne disposons pas d’avions de combat. Parce qu’ils ne peuvent pas voler et donc ne peuvent pas accomplir les missions attendues. Les bateaux de la marine nationale ne sont pas également fonctionnels. Par contre, notre armée dispose d’avions de transport.
C’est la triste réalité résultant des conséquences de la crise post-électorale que nous avons vécues.
La réforme du secteur de la sécurité est en cours. Elle est pilotée par le Conseil national de sécurité. Alain Donwahi est le président du comité scientifique. En réalité, il s’agit d’une réforme qui est directement sous l’autorité du Chef de l’Etat, qui est le président du Conseil national de sécurité. Les travaux relatifs à la réforme de ce secteur ne sont pas encore achevés. Cela donnera certainement lieu à deux structures qui feront en sorte que l’ensemble de ce domaine soit réformé. En tout état de cause, la réforme va s’étendre à l’armée, aux forces de sécurité et à tout ce qui est relatif aux ex-combattants, c’est-à-dire la démobilisation, le désarmement et la réinsertion. On parlera aussi du format de la nouvelle armée, de la gendarmerie et de la police.
Nous sommes tous actifs en vue de bâtir une armée nouvelle. Lorsque les réflexions seront achevées, nous vous donnerons de plus amples informations.
Missions de paix de la Cedeao
La Côte d’Ivoire participe aux missions de maintien de la paix de la Cedeao, étant donné que le Chef de l’Etat est le président de la Conférence des Chefs d’Etat de cette organisation. C’est pourquoi j’ai eu l’insigne honneur de présider le comité des chefs d’état-major de la Cedeao. Au niveau des états-majors, celle de la Force en attente (Fac) de la Cedeao réserve des places à chaque pays. Et notre pays y est représenté.
Concernant la participation effective de nos hommes, nous avons des officiers dans l’état-major de la mission de la Cedeao en Guinée-Bissau.
Il en sera de même pour l’état-major de la Mission de la Cedeao au Mali (Micema). Lorsque nous irons dans ce pays, certains de nos officiers y seront représentés.
Concernant nos troupes, elles ne sont pas, pour l’instant, à l’extérieur, dans des missions de paix. Pour la simple raison que la Côte d’Ivoire est sous embargo au niveau des armes, donc ne peut disposer de l’équipement nécessaire pour exécuter ces missions. Nous étions initialement volontaires pour chacune des missions. Dans cette perspective, des bataillons avaient été préparés. Toutefois, nous continuons de nous entraîner. Mais tant que nous n’avons pas l’armement nécessaire, nous ne pouvons pas faire partir nos hommes.
Sécurisation de l’ouest
S’agissant de la sécurisation de l’ouest, cette partie du pays a toujours fait l’objet d’attaques armées.
Ces attaques récurrentes sont le fait des groupes malintentionnés, des miliciens et même des mercenaires qui s’en prennent aux pauvres populations en semant la désolation. Si l’on veut faire une comptabilité macabre, nous pouvons atteindre les 100 tués à l’ouest. Pour enrayer cela, nous avons déployé, dans cette partie de la Côte d’Ivoire, un bataillon dénommé le Bataillon de sécurisation de l’ouest (Bso). Après l’attaque de Saho, nous l’avons renforcé. Il faut dire qu’un bataillon a un effectif de 800 éléments, aujourd’hui, nous en sommes à 1200 à l’ouest, depuis Tabou jusqu’au Mont Nimba en passant par Grabo, Taï, Guiglo, Toulepleu, Danané, etc. Ce bataillon a récemment acquis du matériel qui lui donne beaucoup plus de mobilité sur le terrain, pour des conditions normales de vie en campagne. Les éléments ont reçu des véhicules, du matériel de campagne ; je veux parler de lits de campement, de cuisines roulantes, ce petit confort qui permet d’avoir le moral sur le terrain. Nous avons également renforcé spécifiquement notre position à Duékoué avec trois compagnies, c’est-à-dire à peu près 300 hommes, toutes forces confondues, Il s’agit de militaires, gendarmes et policiers chargés de ramener la sérénité et la sécurité dans la ville de Duékoué et ses environs. Nous envisageons de déployer dans cette zone un bataillon.
Opération “ Mont Péko ”
Pour parler d’un milicien qui serait dans la forêt du Mont Péko, c’est le lieu de rappeler que hormis les militaires et agents de sécurité (police, gendarmerie), personne n’a le droit de porter une arme, encore moins, d’en faire usage. Nous l’avons dit, encore une fois, lors de notre passage, récemment, à Duékoué. C’est pourquoi nous avons rencontré les chasseurs traditionnels communément appelés dozo, pour leur dire que cette règle s’applique à eux également. Avec l’arrivée des forces, il n’est pas question que chacun se fasse justice. Il en sera de même pour tous les miliciens. Nous irons ratisser toute la région de Duékoué. Une opération ‘’le Mont Péko’’ sera lancée et nous rencontrerons le milicien dont vous parlez. Il faut qu’on arrête ces pratiques. Nous allons tout faire pour que la sécurité dans cette région soit garantie, d’autant plus que le gouvernement demande aux déplacés de rejoindre les villages. Il faudrait que la sécurité les accompagne partout où ils seront. L’effectif de 800 éléments nous paraît le strict minimum pour sillonner toutes les régions.
On appelle Frci tous ceux qu’on voit dans la rue en treillis. Tout à l’heure, j’ai dit que celui qui n’est pas discipliné, on le radie. Parce qu’on ne peut rien faire avec un indiscipliné. L’armée ne saurait s’accommoder de personnes de ce genre. C’est pourquoi il y a des règlements. Beaucoup d’ex-combattants portent le treillis pour agir. Les gens les voyant, se disent : « ce sont des Frci ». Il n’a jamais été permis à qui que ce soit de se mettre dans la rue pour régler la circulation. La place des Frci, c’est en casernes. Quand vous en voyez un vrai en train d’exécuter une mission, ce n’est pas pour faire du gardiennage dans une entreprise. Même ceux qui assurent la sécurité de certaines personnes, nous disons que ce n’est pas la mission de l’armée. Quand vous avez droit à une protection, c’est à la police et la gendarmerie que vous vous adressez. Le soldat n’a pas l’âme qu’il faut pour cela. Si certains s’y adonnent et que nous sommes au courant, nous sanctionnons. C’est pourquoi d’ailleurs la Police militaire a été créée. Vous vous souvenez, ils étaient des milliers à agir de cette façon. Nous les avons combattus. S’il y a encore des résidus, on continuera à les combattre. En tout état de cause, après les incidents d’Abobo, nous avons été formels. Tous les ex-combattants sont regroupés sous l’autorité d’un chef militaire que nous avons désigné, il s’agit du commandant Koné Gaoussou dit Jah Gao. Il y a aussi les ex-combattants de Yopougon qui sont regroupés sous l’autorité du commandant Coulibaly Ousmane. Tous ceux qui agissaient de cette façon parce qu’ils pensaient qu’avoir été ex-combattant donne droit à une licence, nous disons non ! Nous avons demandé que toutes ces personnes libèrent les locaux qu’elles occupent. Quand nous en sommes informés, nous prenons la décision de les faire partir. A Abobo, vous ne verrez plus quelqu’un occuper les locaux du Trésor ou d’autres bâtiments administratifs. Il est vrai qu’on a des difficultés d’infrastructures, de logements, mais autant que faire se peut, nous avons prévu des sites pour les ex-combattants. C’est là qu’ils doivent se retrouver. Quant aux militaires, leur place, c’est dans les casernes, même si ce ne sont que des tentes.
retranscription par
Pascal Soro
Marc Yevou
Marie Adèle Djédjé
Christian Dallet
Adam Khalil
Koné Adama
Ghislaine Atta
Etienne Aboua
Brigitte Guirathé
Cissé Mamadou
coordination Pascal Soro

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Et pourtant Amade Ouremi est un FRCI, un vaillant contributeur de votre armee. Maintenant vous faites comme s'il etait un milicien. La malhonnete ici se depute au degout.
Cet individu n'est pas milicien, alors arrteons la langue de bois, a moins que ce discours pondu pa rle CEMA est une maniere de se dissocier d'un allie qui est aujourd'hui indesirable

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